Analyse du potentiel de transition entre les professions non vertes et vertes en fonction des compétences des travailleurs

L’objectif de notre analyse est d’évaluer le potentiel de transition des travailleurs entre les emplois non verts et les emplois verts par le biais de leurs compétences générales cognitives, organisationnelles, technologiques, sociales et physiques. En faisant l’hypothèse que la transition entre des professions est plus aisée lorsque les compétences qu’elles requièrent sont semblables, nous avons utilisé la distance angulaire comme métrique afin de calculer la proximité au sein de chaque combinaison d’emplois non verts et verts. Pour cela, nous avons utilisé les données belges, néerlandaises et françaises des compétences du Programme for the International Assessment of Adult Competencies (PIAAC). Nous avons également estimé l’importance des emplois verts au moyen des données belges de l’Enquête sur les Forces de Travail (EFT). Selon la définition large des emplois verts à laquelle nous référons, ils représentaient 35% de l’emploi total belge en 2019, et se retrouvaient principalement dans le secteur de la construction, dans l’industrie manufacturière, dans le commerce, dans le secteur du transport et dans celui des activités spécialisées, scientifiques et techniques. Nous concluons également que les travailleurs exerçant une profession non verte plutôt intellectuelle (par opposition à manuelle) auraient a priori plus facile à se réorienter vers un emploi vert également plus intellectuel, que vers une profession verte manuelle. La transition à partir de professions non vertes manuelles est plus aisée vers des emplois verts manuels que vers des emplois verts plutôt intellectuels. En revanche, la transition entre les métiers non verts et verts plutôt intellectuels semble plus aisée que celle entre les professions non vertes et vertes plutôt manuelles.