Courtois, Brieuc
[UCL]
Kiedaisch Christian
[UCL]
Le changement climatique est l'un des plus grands défis du 21e siècle tant les répercussions potentielles de celui-ci sur notre économie et sur la planète sont immenses. Y faire face nécessite un effort concerté de la part des gouvernements, des institutions internationales, des acteurs du marché et des consommateurs. La lutte contre le changement climatique est une priorité politique pour l'Union européenne. En effet, l'Accord de Paris (2015) visant à limiter le réchauffement de la planète bien en deçà de 2°C, de préférence à 1,5°C, représente une étape importante dans la lutte contre le changement climatique. Les coûts d’une telle transition sont immenses et nécessitent que le secteur privé et les marchés financiers se mobilisent afin d’allouer suffisamment de ressources vers une économie verte et durable. Cependant, il est communément reconnu par les économistes que le changement climatique est une grande défaillance de marché. Le prix du carbone est l’ingrédient important pour internaliser les dommages liés au changement climatique. Cependant, le prix du carbone étant actuellement trop faible, il ne fournit pas les incitations nécessaires au fonctionnement efficace du système financier. Cette défaillance de marché a pour conséquence que l’allocation des capitaux n’est pas optimale et détourne les fonds nécessaires à la transition vers les secteurs à fortes émissions de gaz à effet de serre. Si c'est aux gouvernements et aux parlements qu'il incombe en premier lieu d'agir sur le changement climatique, la Banque centrale européenne pourrait jouer un rôle dans la gestion des risques liés à ce dernier et dans le soutien au développement de la finance verte. D’après de nombreuses études, les chocs économiques liés au changement climatique peuvent perturber les conditions économiques nécessaires à la stabilité monétaire et financière (NGFS 2019 ; BCE 2020a), ce qui pourrait justifier une prise de position de la part de la BCE. En juillet 2021, la Banque centrale européenne a finalement présenté un plan d’action visant à inscrire les questions liées au changement climatique dans sa stratégie de politique monétaire. En juillet 2022, la BCE a annoncé qu’elle allait tenir compte du changement climatique dans ses achats d’obligations d’entreprises, son dispositif de garanties, ses exigences de déclaration et sa gestion des risques, conformément à son programme. Toutefois, ces prises de décisions de la part de la BCE en ce qui concerne le changement climatique est activement débattu dans la littérature. Un consensus général s'est dégagé sur le fait que les banques centrales ne peuvent pas ignorer totalement le changement climatique (NGFS, 2019). Il n'existe cependant pas d'accord sur la mesure dans laquelle le changement climatique devrait être intégré dans les cadres opérationnels existants et si la BCE devrait directement participer à la transition écologique ou non. Selon certains, le mandat de la BCE exclut tout rôle directement lié au climat, tandis que d'autres plaident pour une large responsabilité de la BCE dans ce domaine.


Bibliographic reference |
Courtois, Brieuc. La Banque centrale européenne devrait-elle être plus verte ?. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2022. Prom. : Kiedaisch Christian. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:37755 |