L'impact du recours à l'intelligence artificielle dans le recrutement sur l'attractivité organisationnelle. Une étude explorant les réactions des candidats à l'emploi face à un algorithme auto-apprenant.

L’intelligence artificielle, omniprésente dans nos vies de tous les jours, s’enracine depuis la pandémie COVID-19 dans le monde du travail, modifiant la façon de communiquer. Depuis peu, elle commence à envahir les pratiques en matière de recrutement et de sélection. L’objectif de mon travail d’investigation consiste à identifier et à décrire les effets que le recours à l’intelligence artificielle dans ce contexte peut générer quant à l’attractivité organisationnelle. Sans nier les avantages du recours auxdites technologies, il s’agit d’identifier à travers une analyse qualitative des effets en question, les risques inhérents qui en découlent ainsi que d’explorer comment on peut y faire face pour éviter que les inconvénients deviennent des obstacles insurmontables. Vivant dans une période de transition en ce qui concerne la gestion actuelle et future des RH au sein des entreprises en pleine mutation, l’objectif consiste à tirer de l’IA les avantages tout en neutralisant autant que possible les inconvénients. Ce travail s’inspire d’une méthodologie basée sur l’analyse qualitative des données recueillies au moyen d’entretiens semi-directifs, menés avec des recruteurs-experts ainsi que des candidats à l’emploi. Il tente à comprendre comment les effets, que le recours aux outils d’IA peut générer, affectent l’attractivité organisationnelle, la justice procédurale et le risque en termes de déshumanisation en particulier. En outre, les interactions entre concepts font également objet d’étude. Si l’effet direct du recours à l’IA dans ce contexte peut être considéré comme insignifiant en termes d’attraction organisationnelle, tels n’est pas le cas si le candidat estime que la procédure de recrutement ne correspond pas à ce qu’il attend d’une procédure juste et équitable ou s’il se sent traité de façon déshumanisante. Cela d’autant plus, si le recours à l’IA est de nature à remplacer outre mesure l’interaction directe entre les humains. Cette interaction offre, à contrario, la chance de pouvoir corriger ou neutraliser les irritations vécues concernant les deux aspects cités. Outre d’être contraire à la volonté du législateur, un manque de transparence en ce qui concerne les modalités suivant lesquelles les décisions seront prises, pèsera lourdement sur l’image de l’organisation responsable d’un tel manque. Le présent travail ne se contente pas d’identifier les mécanismes qui peuvent impacter ladite attractivité, mais propose des solutions pour les éviter ou pour les corriger.