Schmit, Apolline
[UCL]
Sábado Novau, Marta
[UCL]
(fre)
Ce travail étudie la figure de la sorcière à travers une comparaison de trois personnages de sorcières : Sula, Tituba et la Bruja, des romans Sula (1973) de Toni Morrison, Moi, Tituba sorcière… (1986) de Maryse Condé et Temporada de huracanes (2017) de Fernanda Melchor. L’analyse comparée de ces romans d’origines et de langues différentes nous permet de repérer des caractéristiques typiques de l’imaginaire de la sorcière et de mettre particulièrement en lumière la marginalisation et la violence que les sorcières subissent. Les trois personnages ont un rapport conflictuel avec la société parce qu’ils cherchent la liberté en transgressant les normes. Les autres membres de leur communauté réagissent à leur comportement, mais aussi à leur identité, par la discrimination (relevant du sexisme, du racisme et de l’homophobie) et la violence. La mort des trois sorcières symbolise l’ultime violence subie et leur libération absolue. En fait, dans ce mémoire, la figure de la sorcière devient un outil d’analyse intersectionnel et une métaphore pour penser la situation des minorités discriminées (minorités de genre, de race, ou de sexualité). Son véritable pouvoir serait de rassembler plusieurs réalités distinctes et de représenter différentes discriminations. La sorcière existe depuis toujours et s’avère nécessaire à l’équilibre de la société. Elle s’adapte aux nouvelles réalités et cette figure longtemps utilisée par les féministes comme symbole devient aujourd’hui queer.
(eng)
This work studies the figure of the witch through a comparison of three witch characters: Sula, Tituba, and la Bruja, from the novels Sula (1973) by Toni Morrison, Moi, Tituba Sorcière... (1986) by Maryse Condé and Temporada de huracanes (2017) by Fernanda Melchor. The comparative analysis of these novels of different origins and languages allows us to identify typical characteristics of the witch's imaginary and to highlight, in particular, the marginalization and violence that witches undergo. The three characters have a conflicting relationship with society because they seek freedom by transgressing norms. Other members of their community react to their behavior, but also to their identity, with discrimination (including sexism, racism, and homophobia) and violence. The death of the three witches symbolizes the ultimate violence suffered and their absolute liberation. In fact, in this thesis, the figure of the witch becomes an intersectional analysis tool and a metaphor to consider the situation of discriminated minorities (minorities of gender, race, or sexuality). Its real power would be to bring together several distinct realities and to represent different discriminations. The witch has always existed and is necessary for the balance of society. She adapts to new realities and this figure, long used by feminists as a symbol, is now becoming queer.


Bibliographic reference |
Schmit, Apolline. La figure de la sorcière : marginalisation et violence : une étude comparée de Moi, Tituba sorcière…, Sula et Temporada de huracanes. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2022. Prom. : Sábado Novau, Marta. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:37150 |