Clabots, Annabelle
[UCL]
Guiderdoni, Agnès
[UCL]
L’incertain, dans la "Correspondance" de Mme de Sévigné, s’exerce à différents niveaux : le statut de la Marquise pour ses contemporains et les chercheurs, le contenu de son témoignage épistolaire pour la recherche actuelle, la façon de raconter les faits, et enfin, le médium de la lettre. Nous nous intéressons plus spécifiquement à la transcription de l’incertain dans ses lettres et plus précisément encore, à la réponse que Mme de Sévigné donne parfois à l’incertain : le romanesque. Ce travail a dès lors pour objectif de fournir une explication de l’incertain concernant l’ensemble de ces points, sur la manière dont la Marquise le traite au niveau narratif et linguistique ainsi que sur la raison et la façon dont le romanesque se met en place dans ce cadre. Pour ce faire, nous avons basé notre corpus sur la relation épistolaire que Mme de Sévigné entretient avec sa fille, Mme de Grignan. De plus, pour délimiter notre recherche, en l’absence d’une définition arrêtée de l’incertain dans le domaine littéraire, une définition de ce terme a également été proposée en comparaison au doute. De là, nous avons procédé à la lecture de travaux scientifiques ayant abordé les divers sujets sur lesquels se portait notre intérêt. Par cette méthodologie, nous avons pu éclaircir les différents niveaux d’incertain de la "Correspondance". Pour ce qui est du romanesque en réaction à l’incertain, nous en avons tiré la conclusion que Mme de Sévigné se retrouve confrontée à deux types d’incertain. Le premier est l’incertain émotionnel. Un lien avec le romanesque s’y opère car ce dernier, lié à une identification esthétique de l’information reçue par la Marquise ou à l’expression de ses ressentis, permet d’illustrer de façon imagée leur aspect indéfini et intraduisible. Quant au second, il s’agit d’un incertain sans émotion qui donne à découvrir un romanesque travaillé, inspiré du roman baroque, et destiné à plaire à un lectorat. Ce romanesque permet d’apporter du vraisemblable pour cacher l’absence de vrai. Nous exprimons l’espoir que davantage de recherches seront fournies à propos de sujets comme l’incertain ou gravitant autour de problématiques similaires. Nous nous interrogeons également quant à la possibilité d’appliquer cette pratique de l’incertain et du romanesque qui lui est attaché à d’autres corpus mais également, dans le cadre de textes fictionnels qui pourraient y recourir.
Bibliographic reference |
Clabots, Annabelle. L’incertain dans la "Correspondance" de Madame de Sévigné. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2022. Prom. : Guiderdoni, Agnès. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:37084 |