Des hommes dans les métiers « féminins » de la petite enfance : construction, enjeux et négociation des masculinités.

Selon les chiffres actuels de l’office belge de statistique, Statbel, les femmes occuperaient 95, 5 % des professions relatives à la garde d’enfants et 93, 2 % des postes d’éducateur·trices de la petite enfance (Les professions en Belgique | Statbel, 2022). Les hommes sont, encore actuellement, massivement sous-représentés dans les professions de la petite enfance. Ces métiers dits « féminins » sont peu attirants pour eux puisque, de façon stéréotypique, les compétences nécessaires pour prendre soin des enfants sont confondues avec celles attendues, dans nos sociétés, d’une mère et d’une femme (Rouyer et al., 2014). A travers ce mémoire, nous cherchons à étudier, par une analyse qualitative, les dispositions genrées acquises durant la socialisation primaire qui auraient pu conduire les hommes vers une profession « atypique » de la petite enfance. Nous cherchons à mettre en avant les rapports au genre de ces hommes ainsi que la perception de leurs masculinités à l’aide des concepts articulés par Raewyn Connell (2014).