Dans quelle mesure les journalistes exercent-ils leur rôle de chien de garde de la démocratie dans une ère de post-vérité ?

Nos démocraties auraient basculé dans une nouvelle ère, celle de la « post-vérité». En 2016, ce néologisme est élu comme étant le mot de l’année par les Dictionnaires d’Oxford suite aux campagnes des fausses informations qui ont accompagné les élections présidentielles américaines et le Brexit. Néanmoins, l’émergence de ce concept pose question à bien des égards. En effet, cette notion n’est pas clairement définie. De plus, elle présuppose le fait que les citoyens sont indifférents aux faits objectifs pour se forger une opinion sur un sujet donné. Pour autant, cette supposition semble reposer davantage sur un ressenti que sur une analyse rigoureuse. Ce mémoire vise à comprendre au mieux ce phénomène en explicitant les mécanismes qui permettent d’expliquer ce basculement. Mais encore, nous allons principalement nous intéresser au rôle de « chien de garde de la démocratie » des journalistes dans notre société en les questionnant sur la pratique quotidienne de leur profession en Belgique francophone. Enfin, nous analysons la relation qu’entretient le public avec la « vérité » et les faits objectifs pour confirmer ou infirmer le fait que nous vivons dans une ère dite de « post-vérité ».