Lefebvre, Louis
[UCL]
Auquier, Bauduin
[UCL]
Ce travail de recherche étudie l’impact que peut présenter un dispositif de rémunération variable constitué d’objectifs collectifs ou individuels sur la performance d’un groupe de travailleur. Depuis la mise en place de ces systèmes d’incitations dans les années 1990, un débat sans issue s’est installé entre les chercheurs, mais aussi entre les syndicats et associations d'employeurs. Dans le monde académique, les scientifiques ont longuement débattu sur le sujet avec d’une part les chercheurs prônant l’utilisation de ce type de dispositif en démontrant que l’utilisation de ces moyens d’incitations est bénéfique pour une organisation disposant d’une expertise et des moyens suffisants. D’autre part, les chercheurs refusant d’admettre cette affirmation revendiquant qu’une organisation s’expose à des risques et qu’appliquer ce type de dispositif n’obtiendra pas de résultats significatifs sur la performance. Aujourd’hui, après plusieurs études et une avancée réelle des connaissances sur le sujet, les chercheurs ont démontré que mettre en place ce type de dispositif est bénéfique, et essaient maintenant de comprendre pourquoi et comment cela fonctionne. Encore beaucoup reste à découvrir sur le plan théorique. Pour ce qui est du monde du travail, suite aux propositions des associations d’employeurs de mettre en place ces incitants financiers, les syndicats sont restés méfiant vis-à-vis de ces pratiques. Ils ont longuement refusé les propositions par crainte d’un gain de pouvoir conséquent de l’employeur sur les décisions stratégiques en terme de rémunération. Or, suite à de multiples étapes de négociations, les syndicats ont finalement accepté la Convention Collective de Travail N° 90 du 20 décembre 2007 (avantages non récurrents liés aux résultats) sous certaines garanties. L’étude réalisée dans le cadre de ce travail a donc été de découvrir ce que la recherche scientifique et l’expérience de professionnels pouvait apporter comme enseignements. Dans cette optique, une vaste revue de littérature et une étude de cas sur la Convention Collective de Travail N° 90 du 20 décembre 2007 au sein de l’entreprise Trafic située Belgique a été réalisée. Le résultat synthétique de cette recherche est celui-ci : rendre un dispositif de rémunération variable intéressant pour une organisation est le résultat d’un processus complexe. Une organisation qui décide d'établir un dispositif de la sorte peut s’exposer à certains risques parfois sous-estimés, comme des mouvements de grève ou une dégradation de l’ambiance de travail par exemple. Pour une organisation, cela nécessite donc de disposer d'un haut niveau d’expertise en la matière étant donné la complexité du sujet. Procéder étape par étape, ne pas s’engager sur des accords de longue durée, s’actualiser sur les avancées scientifiques et effectuer les négociations autour d’un dialogue ouvert sur des propositions concrètes s’avère être d’une aide considérable pour utiliser à bon escient ces moyens d’incitations.


Bibliographic reference |
Lefebvre, Louis. L’impact d’un dispositif de rémunération variable sur la performance d’un groupe de travailleur. Etude de cas : la CCT 90 de la logistique de l’entreprise Trafic en Belgique. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2022. Prom. : Auquier, Bauduin. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:34968 |