Étude de cas multiples évaluant l’efficacité d’une prise en charge de groupe visant l’amélioration des compétences pragmatiques de jeunes avec un trouble du spectre de l’autisme sans déficience intellectuelle.

Les patients avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) présentent fréquemment des difficultés de communication sociale, notamment pour comprendre les émotions, adapter leur langage au contexte et à l’interlocuteur et respecter certaines règles conversationnelles. Ces difficultés se manifestent sur le long terme et impactent leur sociabilité et leur scolarité. Un soutien peut leur être proposé afin de les aider à acquérir les compétences communicationnelles nécessaires à une interaction fonctionnelle. À cet égard, quelques études ont mis en évidence l’utilité d’une prise en charge logopédique axée sur la pragmatique, mais peu ont évalué l’efficacité d’une intervention en groupe de jeunes (Deckers et al. 2016 ; Dekker et al., 2019 ; Gates et al. 2017 ; Ke et al., 2018). L'intérêt de notre étude repose donc sur la validation de l’efficacité des stratégies et de la structure d’intervention d’une prise en charge de groupe de courte durée afin que les logopèdes souhaitant proposer une intervention “evidence-based” puissent les appliquer dans leur pratique clinique. Plus spécifiquement, l’objet de ce mémoire est de mettre en place une intervention de groupe sur la communication sociale tout en évaluant son efficacité auprès de trois jeunes présentant un TSA de 11 à 14 ans. Nos hypothèses étaient que l’intervention proposée mènerait à une amélioration quantitative et qualitative des habiletés pragmatiques telles que la reconnaissance des émotions, la théorie de l’esprit, ou encore l’adaptation du langage au contexte et à l’interlocuteur, et que les éventuels progrès observés se stabiliseraient sur le long terme. Des analyses descriptives et graphiques ont permis de présenter et discuter les résultats de cette étude de cas multiples. Il a été mis en évidence que l’évolution des jeunes variait sensiblement selon les participants, ce qui conforte la complexité des besoins logopédiques et l’hétérogénéité des caractéristiques des troubles pragmatiques chez les personnes avec un TSA.