Comment expliquer les violences électorales en Guinée ? Regards pluriels de la diaspora guinéenne en Belgique

Les élections présidentielles ou législatives représentent un enjeu majeur dans la vie d’une nation démocratique. Elles sont un indicateur de la vitalité d’une démocratie. Les tensions qui découlent de cette période se matérialisent par des débats houleux, par des violences verbales, symboliques ou physiques. Si dans les démocraties avancées, les violences sont essentiellement canalisées dans les débats, cela n’est pas toujours le cas dans les pays moins avancés. A l’instar d’autres pays Africains, les élections présidentielles ou législatives en Guinée sont synonymes de violences physiques. L’objectif de cette recherche est de comprendre comment elles se manifestent. Comment des voisins qui vivent dans la quiétude de manière générale, s’affrontent physiquement dès qu’il s’agit d’élection ? Comment se fait-il que des militants s’expriment par la violence physique au lieu de débattre ou passer par la justice ? Comment se fait-il que l’Etat, qui est censé protéger les citoyens, utilise lui-même de la violence physique à l’égard de sa propre population ? Pour apporter des réponses à ces questions, l’auteur utilise une approche qualitative pour interroger la diaspora Guinéenne en Belgique, notamment sur les violences physiques, durant les élections législatives et le référendum portant sur le changement de la constitution du 22 mars 2020, ainsi que les élections présidentielles du 18 octobre 2020.