Hoogewijs, Séverine
[UCL]
Ost, Christian
[ICHEC]
Duperroy, Françoise
[ULg]
Bavay, Gérard
[UCL]
Le château-ferme étudié dans le présent travail se trouve dans le village de Villers-sur-Semois situé dans le nord de la Gaume, au bord de la rivière de la Semois. Cette région connait une grande prospérité à partir du XVIème jusqu’au XVIIIème siècle grâce à la sidérurgie qui se développe de manière florissante à cette époque. De nombreuses forges voient alors le jour (les forges de Mellier, du Pont d’Oye, de Buzenol, etc.). Leur importance est telle qu’une nouvelle classe sociale fait son apparition : les maîtres de forge. Riches et influents, ces individus sont à l’origine de la plupart des constructions de cette période. C’est dans ce cadre que le château-ferme a été bâti. Le maître de forge Henri Henriquet était, au début du XVIIIème siècle, l’une des personnes les plus puissantes de la région et a voulu se faire construire une nouvelle résidence pour afficher sa réussite. C’est ainsi que le château-ferme de Villers-sur-Semois a vu le jour en 1712 d’après le millésime inscrit sur l’édifice. Le bien va être revendu plusieurs fois au fil des siècles jusqu’à être racheté par la famille Van Schingen au début du XXème siècle. L’édifice, qui était alors devenu une ferme, subit un grand changement : en 1938, sa propriété est divisée en deux. Cette séparation est marquée par un muret en pierres qui traverse toute la cour et scinde le corps de logis en deux parties. Suite aux différents travaux de réaménagement et de rénovation qui y ont été réalisés à partir de cette date, les deux entités évoluent différemment et présentent des ambiances très différentes. La première a conservé ses aménagements issus de la division du XXème siècle alors que la deuxième a été rénovée avec du béton et du ciment au cours des années 2000. Aujourd’hui, les deux parties ont été rachetées par la même famille et forment à nouveau une seule propriété. Un projet de reconversion est en cours d’étude mais, suite à des désaccords, celui ci est aujourd’hui à l’arrêt. L’objectif du travail est de mener une analyse du corps de logis du château-ferme la plus complète possible afin de révéler des pistes de réflexion pour la mise en valeur du bien. Cette analyse a été menée en quatre temps. La première étape a consisté en un rassemblement et une étude des ouvrages pour reconstituer l’historique de l’édifice. La consultation de plusieurs personnes ressources m’a permis d’approfondir ces recherches. Dans un second temps, j’ai relevé une partie du corps de logis et tenté de reconstituer ses différentes phases d’évolution grâce à l’archéologie du bâti. Malgré les nombreuses interventions menées sur l’édifice, sa structure et sa morphologie ont été bien préservées et mériteraient d’être mises en valeur dans le projet de reconversion. La troisième partie comprend une étude sanitaire du bien. Comme il est totalement inhabité depuis plus de cinq ans, l’édifice commence à se dégrader à cause de l’humidité, d’un manque de ventilation et d’entretien. Enfin, la quatrième analyse a porté sur le milieu entourant l’édifice. Ses aspects environnementaux, économiques et sociaux ont été étudiés afin de bien cerner le cadre dans lequel s’inscrit le château-ferme et dont il est dépendant. L’analyse sociale a été réalisée à travers des discussions avec les différents acteurs-clés et un questionnaire à destination des enfants de l’école du village. La mise en commun de ces analyses a permis d’avoir une bonne compréhension de l’édifice et de son contexte. L’esquisse de projet qui en découle s’inscrit dans le cadre de la conservation intégrée et propose de reconvertir le site et d’intégrer dans les bâtiments un logement, une salle polyvalente, une petite restauration ainsi qu’un centre de coworking pour les travailleurs à distance.


Bibliographic reference |
Hoogewijs, Séverine. Le château-ferme de Villers-sur-Semois, études préalables en vue de sa conservation intégrée. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2021. Prom. : Ost, Christian ; Duperroy, Françoise ; Bavay, Gérard. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:33022 |