Etude de l’impact des pratiques agricoles sur les services écosystémiques à travers une recherche participative dans la région limoneuse et sablo-limoneuse du Brabant Wallon

Ce mémoire explore les liens existants entre les pratiques culturales (PC) et les services écosystémiques (SE) sur un échantillon de 20 parcelles dans la région limoneuse et sablo-limoneuse de Wallonie. Il a été réalisé dans le cadre de la première année de relevés de la thèse de L. Leveau. Cette recherche offre une nouvelle perspective d’évaluation de la durabilité des systèmes de production. En effet, la plupart des études sur ce sujet mesurent l’impact d’une PC spécifique (ex. : le labour) sur l’agroécosystème, toutes choses restant égales par ailleurs. L’approche utilisée dans ce mémoire vise à analyser simultanément l’effet, sur les SE intrants, d’une grande diversité de PC issues de différents systèmes de culture. Pour cela, l’historique cultural de chaque parcelle a été récolté sur dix ans et mis en lien avec les SE mesurés sur froment ou épeautre en 2020-2021. Cette méthodologie possède le potentiel de formuler des relations de corrélations pouvant être constatées dans des systèmes très différents et dans des conditions réelles. Les SE étudiés concernent le sol et les ennemis de la culture. Les principaux résultats ressortant des analyses multivariées réalisées sur cet échantillon sont les suivants : un travail fréquent et profond du sol s’accompagne généralement d’une utilisation élevée de produits phytosanitaires, mais pas systématiquement d’apports en engrais élevés. L’on constate que ces systèmes intenses en travail du sol cultivent un moins grand nombre de variétés et d’espèces récoltées en association, et leurs rotations comprennent plus rarement des prairies temporaires. Un travail du sol plus intense, en particulier de labour, correspond à une plus faible teneur en matière organique et activité des vers de terre. Cela concorde également avec une faible stabilité des agrégats, induisant une vitesse de formation de la croute de battance plus élevée. Si les champs peuvent être distingués selon leurs apports en azote, phosphore et potassium, qui sont généralement liés, cela ne semble pas influencer la fourniture en SE. Enfin, un résultat surprenant à noter est que, sur cet échantillon, les PC ne semblent pas affecter la compaction du sol. Par ailleurs, ce phénomène entretient très peu de liens avec les autres SE mesurés. Certains termes utilisés par les agriculteurs du réseau pour décrire leurs pratiques sont également liés à certains PC mis en places sur le terrain. L’on retrouve principalement une opposition entre les agriculteurs dits « conventionnels », avec un travail du sol important, et ceux pratiquant l’agriculture « de conservation », avec un travail du sol réduit. Finalement, une grande part de ce travail a consisté à mettre au point de protocoles intéressants pour les agriculteurs et nécessitant peu de matériel et de temps. Des pistes d’amélioration de ceux-ci sont donc proposées pour les prochaines années.