Belhassan, Ikrame
[UCL]
Flore, Daniel
[UCL]
Aujourd’hui, nous connaissons de nombreuses informations quant aux stupéfiants, sur le commerce de ceux-ci, les dangers qu’ils présentent, le taux de consommation... Cependant, une donnée reste manquante, celle sur les effets des dispositifs pénaux. En effet, jusqu’à nos jours, aucune personne n’a réellement réussi à démontrer que la menace de la peine a un effet dissuasif envers les usagers ou les producteurs de drogues. En outre, il est très difficile de mettre en lien l’évolution de la consommation des stupéfiants avec les politiques mises en place par les différents États. Il existe également une sorte de désensibilisation dans l’esprit des individus vis-à-vis de l’usage des stupéfiants, notamment le cannabis qui constitue la substance illicite la plus consommée dans le monde aujourd’hui. Mais cette dernière ne constitue qu’une substance parmi toutes les autres drogues illicites qui continuent à engendrer un nombre de décès important dans le monde. Près d’un demi-million de morts ont été recensés en 2019 . Comment donc gérer cette crise d’abus de consommation ? Par ailleurs, cette problématique de gestion des drogues ne s’arrête pas au domaine de la santé publique. Nous ne cessons pas de constater l’accroissement du marché noir et les violences engendrées par les organisations criminelles actives dans ce secteur. Le trafic de drogues est, de plus, souvent lié à d’autres activités criminelles (par exemple, les activités terroristes) et remet en cause l’économie légitime de l’État . Face à une certaine impuissance des autorités, il découle de tout ceci une interrogation quant à l’efficacité et l’effectivité du système répressif actuel des stupéfiants. Nous pouvons nous interroger si la voie pénale n’est en réalité pas la voie la plus appropriée pour traiter ce problème. Nous verrons dans le cadre de ce travail que différentes politiques alternatives à la prohibition sont appliquées au sein des États (dépénalisation, décriminalisation). Cependant, c’est l’hypothèse de la légalisation comme modèle à adopter qui fait de plus en plus débat. Notre étude a pour donc objet de s’interroger si la légalisation contrôlée de toutes les drogues est la solution afin de lutter contre les abus de consommation et le trafic illicite. Autrement dit, en instaurant un marché réglementé des drogues et ce, accompagné d’une politique de prévention, le but n’est plus de combattre les drogues, mais les abus quant à leur usage ainsi que toute criminalité qui accompagne le marché illégal en place actuellement. En effet, outre les questions de santé qu’elles engendrent, les drogues représentent également des enjeux économiques, sociaux et politiques importants pour l’État. La légalisation apparait donc doublement avantageuse : pour les autorités étatiques et pour les consommateurs.


Bibliographic reference |
Belhassan, Ikrame. Lutte contre le trafic illicite et les abus de consommation de drogues : une légalisation contrôlée est-elle la solution ?. Faculté de droit et de criminologie, Université catholique de Louvain, 2021. Prom. : Flore, Daniel. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:32591 |