Les adolescents dans les Contrats de Quartiers à Schaerbeek: de la participation citoyenne aux actions mises en place

Depuis près de 40 ans, les Contrats de Quartiers bruxellois s’appliquent à revitaliser les quartiers les plus précaires de la capitale via des rénovations urbaines et des projets socio-économiques. Ils sont maintenant accompagnés d’un impératif de démocratie citoyenne qui a pour objectif de mieux répondre aux demandes des habitants. Cependant, la participation n’est pas exempte de défaut et fait souvent preuve d’un manque de représentativité. Nous nous intéressons ici au rôle joué par les adolescents de 12 à 17 ans dans les Contrats de Quartiers de Schaerbeek, une commune ayant fait l’objet d’un grand nombre de plans de ce genre, et à leur usage de l’espace public. Nous nous appuyons sur des observations et des entretiens avec différents acteurs des Contrats de Quartiers. Cette population représente presque 10% de la population des quartiers concernés, mais elle est pourtant peu présente dans les rues et sur les places de ces quartiers. Elle est également peu investie dans les processus des Contrats de Quartiers, dont les responsables ne font pas d’efforts concrets pour que cela change. La jeunesse schaerbeekoise est souvent prise en compte autour des enjeux sécuritaires, notamment dus à leur manière de s’approprier certains espaces publics, face à laquelle la réponse des autorités est souvent réduite à l’expulsion des lieux sans régler les problèmes de fond. Les adolescents sont cependant aussi des victimes de cette insécurité. Quant à leurs possibilités de s’exprimer sur l’évolution de leur quartier, elles sont souvent réduites à des méthodes qui ne permettent pas une expression approfondie, et qui passe en général par des porte-paroles associatifs.