L'assainissement des eaux usées au Burkina Faso - Enquête ménages : étude empirique du système d'assainissement et des services de gestion de boues de vidange (GBV)

Ce présent ouvrage porte sur la gestion des eaux usées au Burkina Faso. Pour l’étude de ce sujet, deux modèles sont présentés et s’appuient sur un échantillon aléatoire de 1 000 ménages originaires de trois villes burkinabès (Banfora, Fada N’Gourma et Ouahigouya). Le premier modèle est un modèle logistique ordonné portant sur le choix parmi les alternatives suivantes : la défécation à l’air libre (DAL), les latrines à fosse et, les latrines à chasse d’eau. Celui-ci vise à étudier les caractéristiques socio-économiques affectant le choix des options sur site pour la réalisation des besoins des ménages au Burkina Faso. La difficulté de cette étude est l’identification de ces caractéristiques influençant l’adoption d’un système d’assainissement amélioré au détriment de la pratique de la DAL. Le but est de cibler les variables qui jouent un rôle dans l’accession d’une latrine. Les résultats suggèrent que certaines caractéristiques socio-économiques et de logement influencent significativement le choix du mode d’effectuation des besoins parmi les alternatives existantes au Burkina Faso. La source d’eau à laquelle les ménages ont accès, la richesse, le nombre d’habitants compris au sein du ménage, la région habitée ont un effet significatif. Parmi ces variables, certaines diminuent les chances de pratiquer la DAL et elles ont pu être identifiées grâce à une évaluation rigoureuse. En outre, lorsqu’un système non collectif est choisi, son entretien nécessite la réalisation d’une vidange (manuelle ou mécanique) idéalement tous les 2 à 5 ans. Notre ambition était d’estimer un modèle similaire au précédent mais appliqué à la vidange manuelle (moins bonne alternative) et, à la vidange mécanique (meilleure option). Toutefois, seuls 34% des ménages ont déclaré avoir réalisé une vidange au moment de l’enquête empêchant l’élaboration d’un tel modèle. L’alternative est la construction d’un modèle SUREG portant sur le consentement à payer (CAP) des ménages vis-à-vis des différents types de vidange. Ce modèle tente d’identifier les facteurs systématiques qui expliqueraient le processus de prise de décisions entre les deux types de vidange. La complexité, ici, repose sur la modélisation du CAP de la gestion des boues de vidange (GBV) car aucune étude n’a été faite. Étant données nos données et notre spécification du modèle, les résultats suggèrent qu’il est difficile de saisir par quel processus les ménages sont conduits à réaliser ou pas la vidange de leurs latrines.