Ticco, Alessia
[UCL]
Sábado Novau, Marta
[UCL]
(fre)
Depuis l’Antiquité, Médée est un personnage aussi captivant que terrifiant qui a inspiré (et inspire toujours) de nombreux artistes et chercheurs. Enchanteresse, prêtresse, femme de Jason, mère infanticide, féministe, etc., il existe bien des manières de la décrire. L’irradiation de son mythe a touché de nombreux domaines : la littérature, les arts visuels, le cinéma, la musique, la recherche, la psychanalyse. Si de nombreux personnages mythiques commettent des actes semblables, Médée se démarque par son caractère et ses ambitions atypiques pour une femme de son époque. L’enchanteresse met à mal la vision de la femme convenable, de la mère idéale ; elle casse les normes et stéréotypes de genre en présentant des traits tantôt traditionnellement féminins, tantôt traditionnellement masculins. L’objectif de ce mémoire est d’étudier le paradoxe entre Médée et féminisme à travers deux réécritures modernes du mythe, Médée de Christa Wolf et Bright Air Black de David Vann, et le roman Chanson douce de Leïla Slimani dans lequel une nounou commet un double infanticide. Dans un premier temps, il s’agira d’analyser la relation de Médée aux hommes – son père, la société patriarcale et Jason – et aux rôles de genre que ceux-ci lui attribuent. Au moyen d’études en psychologie, il s’agira de montrer comment Médée (et Myriam dans Chanson douce) subvertissent les stéréotypes et normes de genre. Dans un second temps, la relation mère/enfant est un mythème extrêmement important du mythe de Médée aussi s’agira-t-il d’analyser comment l’enchanteresse se positionne par rapport à son rôle de mère tel qu’il est codifié dans la société patriarcale de son époque. Il s’agira ensuite d’analyser la maternité telle qu’elle est représentée dans Chanson douce à travers deux personnages, Myriam (la mère) et Louise (la nounou). Enfin, il s’agira d’analyser la représentation de l’infanticide dans les trois œuvres. Enfin, la troisième partie s’attachera à analyser Médée en tant que femme de pouvoir : sa sorcellerie, l’utilisation de la peur comme outil de domination et de contrôle, et surtout sa volonté de détruire les rois et de rebâtir une société plus juste, loin du monde patriarcal dans lequel elle vit.
(eng)
Since Antiquity, Medea is a captivating and frightening character who has inspired (and continues to inspire) various artists and researchers. Enchantress, priestess, Jason’s wife, maternal infanticide, feminist, etc., there are many ways to describe her. The influence of her myth has touched many fields, such as literature, visual arts, cinema, music, research, psychoanalysis. Even though many mythological characters have committed similar deeds, for a woman of her time, Medea stands out by her atypical personality and ambitions. The enchantress deconstructs feminine ideals, such as what is means to be a “proper woman” or a “perfect mother”. She challenges gender stereotypes and gender roles by presenting both traditionally masculine and feminine traits. The aim of this thesis is to study the paradox between Medea and feminism through the analysis of two modern retellings, Médée by Christa Wolf and Bright Air Black by David Vann, and Leïla Slimani’s novel Chanson douce in which a nanny commits a double infanticide. Firstly, Medea’s relationship with men (her father, the patriarchal society in which she lives and Jason) and the gender roles that they assign will be analysed. Through the study of psychology, this first part will aim to demonstrate how Medea (and Myriam in Chanson douce) break the gender barrier by subverting gender stereotypes and roles. Secondly, the mother/child relationship is a central part of Medea’s myth; thus, this part will aim to analyse how the enchantress approaches motherhood and how it collides with the ancient patriarchal ideal of it. A comparison will be made to Chanson douce’s representation of motherhood through two characters, Myriam (the mother) and Louise (the nanny). Then, the representation of infanticide will be studied by comparing the three novels. Lastly, the third part will analyse Medea as a feminine figure of power. She uses her sorcery, fear to dominate and control, and above all how she wants to destroy kings and rebuild a more fair society as opposed to the men’s patriarchal world.
Bibliographic reference |
Ticco, Alessia. Médée, une figure du féminisme ? De la représentation de Médée en littérature comparée au seuil du XXIème siècle. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2021. Prom. : Sábado Novau, Marta. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:32088 |