Ndizeye, Aloys
[UCL]
Schmitz, Olivier
[UCL]
Walker, Carole
[UCL]
Depuis le film controversé « Femme de la rue », sorti en 2012, le harcèlement sexiste dans l'espace public a, finalement, fait son entrée dans le discours public (Garance, 2016). Ainsi, ce documentaire lève le voile sur les violences psychologiques auxquelles sont exposées les femmes dans l’espace public (Charruau, 2015). Il met, également, en lumière une réalité quotidienne que subissent beaucoup de jeunes filles et femmes, jusqu’alors vécue comme une éreintante fatalité par la moitié de la population, une réalité qui est enfin reconnue publiquement et nommée : on se mit à parler du ‘harcèlement de rue’ (Mihindou, 2014). Suite à cette diffusion et à l’ampleur médiatique, plusieurs mesures ont été prises, en plus des actions de lutte contre les violences basées sur le genre mises en place par le passé, par le Gouvernement belge, pour lutter contre le sexisme et le harcèlement sexuel dans les lieux publics. L’objectif principal de ce travail sera de mieux comprendre le phénomène de harcèlement sexuel dans l’espace public et ses conséquences sur les femmes, mais aussi d’analyser les outils et actions mis en place par le acteurs politiques, dans la région bruxelloise, pour éradiquer ce fléau.Pour atteindre cet objectif ,un cadre théorique a été établi ainsi qu’une enquête de terrain afin de comprendre les enjeux politiques et sociales de lutte contre le harcèlement de rue et d’étudier un outil d’action (l’application TPAMP) qui a été mis en place. L’approche qualitative thématique descriptive et interprétative a été utilisée pour mener cette étude. Un guide d’entretien a été réalisé pour chaque profil de l’échantillonnage. Les interviews ont été, ainsi, réalisées auprès de personnes ayant un contact plus ou moins direct avec les thèmes du harcèlement sexuel et de la violence faite aux femmes en général. Parmi elles il y a, notamment, les associations de lutte contre les violences faites aux femmes, de acteurs politiques, des concepteurs et utilisatrice de l’application TPAMP. Ces données ont été, ensuite, confrontées à nos hypothèses de recherche. Les interviews ont montré l’importance de la sensibilisation, de l’information et de la prévention auprès de la population. Les actions au niveau national demeurent essentielles. Néanmoins, malgré les progrès significatifs réalisés grâce à l’adoption de divers instruments législatifs, la connaissance des lois et les mesures juridiques ne sont pas suffisantes. La prévention de la violence devrait être une priorité. En lien avec ce qui a été relevé dans la littérature, les interviews montrent qu’il y a encore du travail à réaliser à plusieurs niveaux : révision des outils et actions, plus de prévention, éducation, financement structurel et proactif de projets de terrain, évaluation des lois en vigueur, mener une politique commune contre le harcèlement sexuel à Bruxelles et entre communautés, etc. Pour aller plus loin, il serait intéressant de mener une étude d’évaluation de l’outil à plus grande échelle auprès des victimes ou potentielles victimes du harcèlement sexuel dans les espaces publics en région bruxelloise.
Bibliographic reference |
Ndizeye, Aloys. Le harcèlement sexuel à l'encontre des femmes dans l'espace public dans la région de Bruxelles-Capitale. Faculté de santé publique, Université catholique de Louvain, 2021. Prom. : Schmitz, Olivier ; Walker, Carole. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:31414 |