Wattiez, Augustin
[UCL]
Ceulemans, Anne-Emmanuelle
[UCL]
Bol, David
[UCL]
Les premiers électrophones se développent au même moment que les débuts de la téléphonie au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Peu de temps après, l'invention de l'audion facilite la conception de circuits électroniques et offre de nouvelles marges de créativité aux ingénieurs pour élaborer des électrophones plus complexes. Malgré l'apparition des instruments précurseurs susmentionnés entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, l'utilisation des électrophones comme outils de création musicale ne surviendra que progressivement durant la seconde moitié du XXe siècle. L'intention première de ce travail est de répondre à la question de recherche suivante : comment expliquer l'intervalle de temps entre l'émergence des premiers électrophones et l'utilisation d'électrophones comme outils de création musicale durant la seconde moitié du XXe siècle? Une autre motivation est de suggérer des voies d'amélioration pour la classification des électrophones au sein du système Hornbostel-Sachs. Une étude de cas axée sur le contexte d’émergence et le principe de fonctionnement du premier instrument électrique et de trois électrophones primitifs permet d’émettre des pistes de réponses. Ce travail postule qu'ils sont considérés comme des curiosités intellectuelles plutôt que des instruments de musique. De plus, les contraintes technologiques rencontrées avant l'amplification électrique, autrement dit avant l'invention de l'audion, freinent les inventeurs dans la conception d'instruments conciliant une faible consommation de puissance électrique, une production de sons harmonieux et des dimensions acceptables. Ce travail étudie par ailleurs les courants musicaux ayant émergé dans la première moitié du XXe siècle afin de prendre du recul par rapport à l'étude de cas. Tout d’abord, cette analyse montre que les compositeurs du début du XXe siècle utilisent pour la plupart des moyens de composition similaires aux courants qui les avaient précédés, c’est-à-dire des instruments acoustiques. Ensuite, les timbres des premiers électrophones ne sont pas en adéquation avec l'esthétique musicale de la plupart des courants étudiés. Ce travail fait également l'hypothèse que les circonstances politiques et économiques au début du XXe siècle ont compliqué l'accès aux premiers électrophones. Finalement, le coût trop élevé des électrophones justifie leur absence presque totale dans les courants de musique dite «populaire». Les instruments abordés dans l'étude de cas sont classifiés dans le système Hornbostel-Sachs. Sur la base de cette classification, de premières pistes d’amélioration pratiques sont proposées. Ces améliorations prennent la forme d'ajout de sous-classes et la réorganisation des classes principales. Sur la base d'un entretien avec le musicologue Maarten Quanten, ce travail propose aussi des systèmes de classification théoriques plus adaptés à la catégorie des électrophones et d'autres améliorations pratiques.
Bibliographic reference |
Wattiez, Augustin. Étude historique, analyse technique et classification des premiers électrophones. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2022. Prom. : Ceulemans, Anne-Emmanuelle ; Bol, David. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:30702 |