van Caloen, Aurélien
[UCL]
Dagneau de Richecour, Thomas
[UCL]
Kestemont, Marie-Paule
[UCL]
Le Burkina Faso a pour particularité l’envergure de l’activité générée par le secteur agraire, secteur qui occupe 80% de sa population active. En son sein, la filière fruits et légumes donne du travail à 6,7% de la population, soit plus ou moins 400.000 personnes et génère près de 5% du PIB. Seul secteur de production à créer de l’emploi pendant la saison sèche, le maraîchage représente une clé pour pallier à quelques défis majeurs du pays, à savoir une population avec une croissance de 3% par an, 44% des gens qui vivent sous le seuil de pauvreté et une prévalence de la sous-alimentation de l’ordre de 20%. La sécurité alimentaire semble dès lors un défi d’envergure. Cette dernière comprend quatre facettes : « la disponibilité de la nourriture, son accessibilité économique et physique, la qualité des aliments et la stabilité de ces trois dimensions dans le temps ». Seule la première dimension de la sécurité alimentaire est assurée au Burkina Faso grâce à une production capable de nourrir non moins de 125% de la population. Cette production obéit à différents modes d’agriculture. Le plus connu se nomme l’agriculture conventionnelle et se caractérise par une agriculture intensive grâce à une haute utilisation d’engrais chimiques et de pesticides. Moins performante au Burkina Faso que dans les pays développés (notamment à cause d’une faible mécanisation), l’agriculture conventionnelle a pour défaut majeur les dégâts qu’elle engendre sur l’environnement. Il existe une solution alternative à l’agriculture conventionnelle : l’agroécologie. Elle répond aux quatre facettes de l’insécurité alimentaire et repose sur cinq principes ayant pour double objectif le respect de l’environnement et une agriculture plus autonome et plus locale. Au Burkina Faso, une petite dizaine d’ONG et d’associations œuvrent à répandre les techniques et les principes de l’agroécologie auprès des producteurs et consommateurs. Cependant, il ressort des entretiens exploratoires et des enquêtes menées sur le terrain qu’il n’existe pas encore de filière de produits maraîchers agroécologiques au Burkina Faso. Pour cause, on note le faible niveau d’éducation de la population, les prix élevés des produits naturels et l’absence de certification pour différencier les produits naturels et les autres. Il y a malgré tout de bons espoirs de voir émerger une telle filière, vu l’intérêt des consommateurs pour les produits naturels. Cette étude a d’ailleurs pour vocation de favoriser l’essor d’une filière de produits maraîchers agroécologiques au Burkina Faso.


Bibliographic reference |
van Caloen, Aurélien ; Dagneau de Richecour, Thomas. Le maraîchage agroécologique comme réponse à l'insécurité alimentaire au Burkina Faso : analyse et potentiel de création d’une filière commerciale. Louvain School of Management, Université catholique de Louvain, 2015. Prom. : Kestemont, Marie-Paule. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:3063 |