L'influence de la musique sur le partage social de la tristesse

L’objectif de ce mémoire est d’étudier l’influence de la musique sur le partage social de la tristesse. Plus précisément, nous avions prédit que la musique, et particulièrement la musique triste, favorise le partage social de la tristesse. Nous suggérions également que les personnes fortement émues, alexithymiques, ayant de mauvaises compétences émotionnelles, introverties et émotionnellement instables bénéficient davantage de l’aide de la musique afin de partager leurs émotions. Pour cela, nous avons mené une expérimentation dans laquelle les sujets étaient invités à écouter une histoire triste et, ensuite, à la partager, comme si ils écrivaient un e-mail à un ami. Ils ont également rempli différents questionnaires, dont des mesures d’humeur, d’alexithymie, de compétences émotionnelles ou encore de personnalité. Nos résultats n’ont que partiellement supporté nos hypothèses. En effet, en ce qui concerne l’effet de la musique sur le partage social réel, seul un effet significatif sur l’anxiété a été observé. C’est effet est particulièrement lié à la musique congruente. Il ressort également un plus grand besoin de partager ses émotions lorsque de la musique neutre a été diffusée. Par contre, en ce qui concerne les personnes qui obtiennent des scores élevés à certaines facettes de l’alexithymie, des tendances d’effet de la musique ont été observées, sur l’expression d’émotions négatives, de tristesse et d’affects. Des différences significatives entre les conditions sont également apparues chez les sujets ayant de moins bonnes compétences d’expression de leurs émotions, notamment au niveau du partage de mots liés aux affects, à la tristesse et aux émotions positives. Enfin, il ressort également un effet de la musique sur le nombre de mots partagés chez les participants introvertis. Etant donné ces résultats, nous suggérons qu’il serait intéressant d’approfondir les connaissances dans le domaine en étudiant ces questions chez des personnes dont, par exemple l’alexithymie, serait avérée.