Serckx, Raphaël
[UCL]
Lutts, Stanley
[UCL]
La pollution des sols par l’arsenic est responsable de perte de fertilité dans de nombreuses régions du monde. La contamination du sol est favorisée par les activités humaines et particulièrement par les activités minières. C’est le cas du désert d’Atacama, situé dans le nord du Chili, qui est une zone fortement exploitée pour son cuivre . De nombreux polluants, comme le bore et l’arsenic, se trouvent dans les déchets produits par les mines et sont rejetés dans l’environnement. Certaines régions présentent des concentrations très importantes en sel, bore et arsenic. Le traitement de sol pollué est une opération coûteuse. La phytoremédiation est étudiée comme alternative moins coûteuse et plus écologique aux méthodes de traitement des sols classiques. La plante Atriplex atacamensis constitue un candidat prometteur pour la phytogestion de sites pollués. Il s’agit d’une espèce halophyte, typique de la région d’Atacama, capable de résister à de fortes concentrations en bore, arsenic et sel. Sa survie, dans une zone où les conditions sont extrêmes et où pratiquement aucune autre végétation n’arrive à se développer, laisse penser qu’A. atacamensis a développé des mécanismes de résistances à de multiples toxicités même combinées. Les niveaux de résistance d’Atriplex atacamensis face à un excès de bore, d’arsenic et de sel (NaCl) individuellement ont déjà été identifiés précédemment, mais peu d’études sur les stress combinés ont été effectués. Cette étude a pour but d’identifier l’impact des toxicités multiples sur l’état de santé et les habitudes d’accumulation d’A. atacamensis. L’expérience a été réalisée en deux parties : Dans un premier temps, des plantules d’A. atacamensis ont été exposées à des doses croissantes de bore, d’arsenic et de sel individuellement en solutions hydroponiques pendant deux mois . Cela a permis d’identifier les concentrations entrainant des symptômes sans provoquer la mort de l’entièreté des individus . Ces concentrations ont été utilisées lors de la deuxième expérience. Dans un second temps, une nouvelle série de cultures d’ A. atacamensis a été préparée. Les plantes ont été cette fois elles ont été exposées aux différentes combinaisons possibles des trois polluants. Les concentrations qui furent choisies sont : As 100 mg/l ; B 100 mg/l ; NaCl 10 000 mg/l. Neuf traitements ont été préparés : témoins, NaCl, B, As, B-As, NaCl-As, B-NaCl, B-NaCl-As. Après deux mois de traitements, les teneurs en éléments minéraux ont été mesurées dans les racines, tiges et feuilles. Les concentrations en proline, malondialdehyde et glutathion ont été mesurées sur les racines et les feuilles. L’expérience a permis de confirmer qu’A. atacamensis est une plante résistante à des doses importantes de B, As et sel même en cas d’exposition combinée. L’As n’occasionne aucun effet mesuré à la concentration de 100 mg/l, le sel (NaCl 10 000 mg/l) a un effet positif sur la croissance tandis que le bore a un impact négatif. La présence de sel augmente l’absorption du bore tout en réduisant le stress subi. Les résultats laissent supposer que la présence de sel entraine une séquestration ou une excrétion accrue du bore au niveau feuilles. Le potentiel de cette plante en tant que phytostabilisateur d’As et phytoextracteur de B est confirmé par les résultats obtenus même en cas de toxicités multiples.
Bibliographic reference |
Serckx, Raphaël. L’impact de l’arsenic, du bore, du sel et de leurs différentes combinaisons sur Atriplex atacamensis et ses capacités d’accumulation. Faculté des bioingénieurs, Université catholique de Louvain, 2021. Prom. : Lutts, Stanley. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:28403 |