Les représentations sociales de la dot en République démocratique du Congo (RDC) : " De la vente de la femme à la valeur de la femme et à la preuve d'amour"

En République Démocratique du Congo, l’obligation de remise d’une dot demeure obligatoire pour se marier. Mais depuis quelques années, elle est controversée car, son coût aurait augmenté et les parents sont accusés d’être responsables de cette hausse. Partant, la vision assimilant la dot à la vente de la femme, jadis portée par les premiers ethnologues sur le continent, est désormais véhiculée par certains diffuseurs de l’information et par une partie de l’opinion publique congolaise. Si tel est le cas, qu’en pensent les jeunes congolais et congolaises ? Le but de ce travail est de vérifier s’ils partagent cette vision et, dans la négative, d’appréhender leurs représentations par rapport à cette tradition. Pour ce faire, nous avons mené plusieurs enquêtes (entretiens ouverts, focus groupe, questionnaire et une immersion sur le terrain). Les résultats obtenus démontrent que les participants ont une vision plurielle de la dot. En effet, certains répondants confirment l'hypothèse citée ci-haut, tout en reconnaissant que quel que soit le coût de la dot et en dépit des abus de certains parents, il ne s'agit guère de vente proprement dite car, la femme n'est pas une chose. Ainsi, pour la plupart des enquêtés, la dot représente respectivement la valeur de la femme et une preuve d’amour. Enfin, ces résultats révèlent que la dot est au centre des rapports sociaux : les jeunes congolais et congolaises y demeurent très attachés et pourtant, elle peut être un véritable frein au mariage.