Barzotto, Lorella
[UCL]
Fraga Netto, Juliana
[UCL]
Benhammou, Rizlène
[UCL]
Raman, Elisa
[UCL]
Mataisse, Charlotte
[UCL]
Sepulchre, Sarah
[UCL]
La lutte contre les violences faites aux femmes est inscrite dans les textes internationaux depuis la fin du vingtième siècle, notamment la Conférence de Pékin adoptée par 189 pays en 1995. Au niveau européen, la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (dite Istanbul), adoptée en 2011, est le texte référence. La Belgique a ratifié ce texte en 2016. Cette Convention a pour but de « protéger les femmes contre toutes les formes de violence, et de prévenir, poursuivre et éliminer la violence à l’égard des femmes et la violence domestique ». Dans l’article 17, le texte demande aux États signataires d’encourager les médias à contribuer à la prévention. Les médias sont considérés à la fois comme un outil de changement des mentalités et comme un terrain à surveiller. La Convention offre un premier constat à propos de la représentation que les médias donnent de ces violences. Ceci établit que la couverture de ces faits est problématique. En 2018, une recherche menée dans le cadre de l’assemblée participative pour les Droits des femmes (Alter Égales) et pilotée par l’Association des journalistes professionnels montre que les journaux diffusés en Belgique francophone en 2017 offrent une médiatisation paradoxale : beaucoup d’articles sont publiés, mais ce sont des faits divers peu explicatifs, les femmes sont invisibilisées et subissent une double victimisation, les faits extraordinaires cachent une violence plus ordinaire et l’expertise des associations de femmes est peu sollicitée au profit des sources traditionnelles des médias (police, justice, politique) pourtant réputées peu expertes en question de genre. Cette recherche confirme celles portant sur d’autres pays. Étant donné que peu de données existent sur la médiatisation des violences, il est apparu qu’il serait urgent de continuer la recherche. Il est également important d’élargir le corpus afin de consolider les résultats de la première recherche. En effet, pour des contraintes de moyens, elle n’a pu porter que sur 12 jours. S’il apparaît que cet échantillon répond aux standards de la recherche sur les médias6, la portée des résultats paraît cependant limitée. Enfin, il est également intéressant d’explorer la presse en diachronie afin de vérifier si la couverture médiatique s’est modifiée récemment. En effet, l’affaire Weinstein est survenue en 2017 et elle semble avoir un impact (notamment quantitatif) sur les derniers jours du corpus de la première recherche. Nous faisons notamment l’hypothèse que le nombre d’articles augmente au fil des années et particulièrement après #Metoo, que le nombre d’articles d’analyse est multiplié et que les explications systémiques sont plus fréquentes. Ce mémoire participe à cette recherche. Sur base d’une grille identique à celle utilisée mais améliorée, une nouvelle analyse de contenu sera effectuée sur 5 nouvelles années : trois années sélectionnées au hasard avant 2017 (depuis les années 2000) et les deux années consécutives (2018 et 2019). L’équipe de codeuses procèdera au codage du corpus sous la direction de Sarah Sepulchre et Anne Fromont. L’objectif du mémoire est de rédiger un rapport de recherche afin de préparer deux interventions à des colloques.
Bibliographic reference |
Barzotto, Lorella ; Fraga Netto, Juliana ; Benhammou, Rizlène ; Raman, Elisa ; Mataisse, Charlotte. Les représentations des violences faites aux femmes dans la presse écrite belge francophone Analyse de contenu quantitative des années 2004, 2010 et 2019. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2020. Prom. : Sepulchre, Sarah. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:27046 |