Vancampenhoudt, Lyse
[UCL]
Sepulchre, Sarah
[UCL]
Notre recherche poursuit deux objectifs. D’une part, la restitution de l’histoire de la galerie Lou Cosyn, en activité entre ca. 1942 et 1951 à Bruxelles, rue de la Madeleine 21, et d’autre part, cet exemple concret nous permet de déployer plus largement nos réflexions sur le statut des galeristes femmes. Le prisme du genre offre la possibilité de questionner leur situation dans un marché de l’art qui, s’il se féminise, est encore majoritairement masculin. Tandis que nous postulons l’impact particulier de ces galeristes sur la visibilisation des artistes femmes. Notre premier chapitre part de la constatation de la presque absence d’archives relatives à la galerie Lou Cosyn. Cette situation nécessite le développement d’une méthodologie originale afin de ne pas se heurter à l’impossibilité de poursuivre les recherches. Apparaît l’importance de l’analyse de ces mêmes archives au prisme du genre, afin de déterminer le processus de leur conservation, qui s’inscrit dans la construction d’une mémoire au masculin. Le second chapitre met en regard le parcours de Lou Cosyn dans le contexte particulier de la Seconde Guerre mondiale avec les études menées sur le marché de l’art et les galeristes femmes en général. Le concept de passeuse de mémoire apparaît comme indispensable dans la transmission et la pérennisation de l’histoire de la galerie. Le chapitre trois restitue le fonctionnement de la galerie Lou Cosyn et tend à comprendre les implications effectives et les rôles joués par Lou Cosyn et Camille Goemans et ce, afin de dépasser les a priori genrés. Le statut de Lou Cosyn apparaît être à l’intersection de deux statuts minorisés, galeriste et femme, qui entraine sa double invisibilisation. Par ailleurs, la carrière de marchande de tableaux de Lou Cosyn ne s’arrête pas à l’existence de la galerie, un second temps sur lequel nous nous penchons également. Pour finir, le quatrième chapitre pose la question des galeristes femmes comme potentielles alliées des artistes femmes. Alors que l’analyse des agendas de quatre galeries bruxelloises rejoint le postulat qu’il n’y a pas de manière genrée d’être directeur et directrice de galerie, l’existence d’expositions de « femmes peintres » à la galerie Lou Cosyn laisse entrevoir une réalité plus complexe. Les rapports de forces qui se nouent dans l’écriture d’une histoire de l’art androcentrée laissent penser que l’invisibilisation des artistes femmes entraine avec elle les galeristes à contre-courant du système dominant. Si ce mémoire aspire à répondre à un certain nombre de questions, il entend également en poser afin de laisser cette recherche ouverte à d’autres possibles.


Bibliographic reference |
Vancampenhoudt, Lyse. Galerie Lou Cosyn, Bruxelles, ca. 1942-1951. De la difficulté de retrouver la mémoire.. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2020. Prom. : Sepulchre, Sarah. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:27045 |