Ruelle, Ilana
[UCL]
Yzerbyt, Vincent
[UCL]
Il est largement accepté que le jugement social s’effectuerait en prenant en compte deux dimensions fondamentales appelées BIG TWO (Abele & Wojciszke, 2013 ; Fiske et al., 1999 ; Paulhus & Trapnell, 2008 ; Yzerbyt, Provost & Corneille, 2005). Ces deux dimensions que nous appellerons dimension horizontale et verticale correspondent pour la première aux qualités sociales et morales d’une personne (i.e. chaleur ; communion) et pour la seconde à la motivation et aux capacités d’une personne à atteindre ses objectifs (i.e. compétence ; agentisme) (Fiske, 2015 ; Yzerbyt, 2018). Les dimensions du jugement social ont été sources de multiples débats. Que ce soit au niveau de leurs appellations, des conceptions quant à la relation qui les unit (Cambon, Yzerbyt & Yakimova, 2015) ou du lien qu’elles entretiennent avec le statut social, les auteurs ont avancé différentes propositions. Récemment, certains auteurs ont postulé l’existence d’un modèle multifactoriel des dimensions du jugement social (Abele, Hauke, Peters, Louvet, Szymkow & Duan, 2016). À ce titre, Carrier et ses collègues (2014) ont mis en évidence que l’agentisme et la compétence représentaient bien deux concepts distincts au sein de la dimension verticale. L’objectif de ce mémoire est de continuer les recherches sur le jugement social, en questionnant un point jusqu’a présent moins étudié: l’impact du statut propre au juge. Nous prenons une perspective empirique dans laquelle nous questionnons l’impact du pouvoir sur le jugement social et plus particulièrement sur la relation entre les deux facettes de la dimension verticale. Pour cela, nous avons créé une manipulation visant à influencer la position relative que les gens s’attribuent dans la société. Nous avons également questionné le lien qui unit les croyances en un monde juste et les deux facettes de la dimension verticale. Nos hypothèses principales, notamment basées sur les suggestions de certains auteurs qui ont souligné l’importance de distinguer l’agentisme de la compétence, sont précédées de trois hypothèses préliminaires vérifiant l’impact de notre manipulation et la concordance de nos résultats avec la littérature. Nos résultats sont encourageants. En effet, les participants invités à se positionner sur l’échelle par rapport à une personne de bas statut semblaient davantage lier l’agentisme et la compétence que ceux ayant été confrontés à une référence haute. Nos résultats n’étant pas significatifs pour cette hypothèse, ils devront faire l’objet de recherches supplémentaires. Toutefois, ils peuvent suggérer que le statut du juge modère la force de la relation entre l’agentisme et la compétence. Nos analyses ont également mis en évidence que le score moyen des participants à l’échelle de croyances en un monde juste modérait la relation entre l’agentisme et la compétence. Ces résultats enthousiasmants ont de quoi motiver de futures recherches afin de mieux les comprendre ainsi que le lien entre le statut social et les dimensions du jugement social.


Bibliographic reference |
Ruelle, Ilana. Impact de la position sociale sur les dimensions fondamentales. Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université catholique de Louvain, 2020. Prom. : Yzerbyt, Vincent. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:26970 |