Gigi, Maïlis
[UCL]
Colognesi, Stéphane
[UCL]
Wiertz, Christine
[UCL]
Le niveau des élèves en oral est un déterminant essentiel de la réussite scolaire et de l’insertion sociale. Une place importante lui est dès lors accordée dans les programmes scolaires. Le Savoir-Parler et Savoir-Ecouter ont ainsi la même force que le Savoir-Ecrire et le Savoir-Lire dans le programme d’enseignement de la Communauté Française. Or, dans la pratique, l’enseignement de l’oral est encore rare, l’enseignement de l’écrit lui étant préféré et étant traditionnellement inscrit dans l’enseignement. De plus, l’enseignement de l’oral présente des difficultés assez importantes qui freinent sa mise en pratique. Les auteurs essayent dès lors de créer un enseignement de l’oral en proposant des mises en place d’apprentissage. Dans celles-ci, deux oraux sont utilisés : l’oral spontané et l’oral préparé. Si ces deux oraux sont utilisés dans la pratique, leur caractéristiques spécifiques en tant que support d’apprentissage et de lieux d’évaluations sont peu connues. Le but de ce mémoire est donc de mener une étude exploratoire afin de mettre en évidence ce qui différencie et rapproche ces deux oraux. L’étude exploratoire est en effet utilisée lorsque les connaissances sont insuffisantes pour poser des hypothèses et que la recherche veut tenter de baliser la réalité étudiée et en faire ressortir les méthodes de collectes de données adéquates. Nous avons alors analysé les performances orales d’élèves en utilisant les capacités langagières proposées par Dolz, Pasquier et Bronckart. 24 élèves ont ainsi participé à l’étude en réalisant un premier jet oral en situation spontanée puis une réoralisation en situation préparée. La consigne de la tâche était d’expliquer un animal à un camarade de classe. La préparation de la réoralisation a été réalisée à l’aide de l’écriture comme organisateur du discours ainsi que, pour la moitié des élèves, un apport d’informations de la littérature. Les résultats montrent que l’oral préparé, sans accompagnement ou retour de l’enseignant ou des pairs, ne présente pas d’amélioration de performance par rapport à un oral spontané. La performance et l’articulation entre ses différentes composantes ne se modifient pas non plus lorsque les élèves sont simplement invités à préparer leur oral à l’aide d’écriture. En revanche, lorsque les élèves reçoivent des informations supplémentaires de la littérature pour les aider dans leur préparation, l’articulation entre les composantes change. Ces résultats semblent montrer que les élèves, sans un enseignement ou une aide pour y arriver, ne sont pas spontanément capables d’utiliser l’écrit à bon escient pour la construction de leur préparation. Ainsi, demander à un élève de réaliser un oral préparé sans lui avoir appris comment le préparer correctement ne semble pas permettre une meilleure performance par rapport à un oral spontané.


Bibliographic reference |
Gigi, Maïlis. La différence entre l’oral spontané et l’oral préparé en contexte scolaire : une étude exploratoire. Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université catholique de Louvain, 2020. Prom. : Colognesi, Stéphane ; Wiertz, Christine. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:26543 |