Huwart, Sabrina
[UCL]
Everard, Amandine
[UCL]
Debier, Cathy
[UCL]
La consommation de nourritures riches en graisses et/ou en sucres semble jouer un rôle crucial dans le développement de l'obésité. La régulation hédonique, liée au plaisir, de la prise alimentaire favorise la consommation de ces aliments, dits palatables. Ces derniers activent la voie mésocorticolimbique du système dopaminergique, appelée le système de la récompense. Il a été prouvé qu'une consommation d'aliments palatables sur le long terme induit une dérégulation de ce système de la récompense. Cette dérégulation, également associée à l'obésité, impacte le métabolisme et les comportements alimentaires. De plus, le microbiote intestinal a été établi comme un facteur clé impliqué dans la physiopathologie de l’obésité. Le but de cette étude est donc d'étudier une implication possible du microbiote intestinal dans la dérégulation de la prise alimentaire hédonique dans le contexte d'obésité. Afin d’analyser le système de la récompense chez des souris, une optimisation de la détection des marqueurs dopaminergiques de la voie mésocorticolimbique a été mise au point par Western Blot et immunofluorescence. Ensuite, ces mises au point sont utilisées dans deux cohortes de souris. Une première expérience compare des souris rendues obèses par une alimentation hyperlipidique (HFD) à des souris sous une alimentation contrôle (CT). Cette expérience a principalement servi à mettre au point le protocole des tests du mur opérant, de la préférence alimentaire et de la préférence de place conditionnée analysant la motivation, le plaisir et le conditionnement, respectivement. Afin de mettre en évidence une possible implication du microbiote intestinal, une seconde expérience compare des souris, sous HFD ou CT, déplétées en microbiote intestinal par un traitement aux antibiotiques à des souris dont le microbiote intestinal est intact. Les souris HFD présentent une motivation significativement plus faible pour obtenir de la nourriture palatable que les souris CT. De plus, les souris HFD consomment significativement moins de nourriture palatable par rapport aux souris CT et ne présentent aucune préférence pour cette nourriture quand elles en ont à disposition par rapport à de la nourriture non-palatable. Les résultats par Western Blot ont mis en évidence une diminution de la densité du récepteur D2R à dopamine dans le striatum chez les souris HFD par rapport aux souris CT. Finalement, le traitement antibiotiques semble augmenter la densité du récepteur à dopamine D1R chez les souris HFD par rapport aux souris HFD non déplétées en microbiote intestinal. Ces résultats suggèrent que le système de la récompense est dérégulé dans le contexte de l’obésité : la valeur hédonique des aliments palatables est altérée et conduit à une diminution du plaisir et de la motivation à acquérir ces aliments riches en sucres et/ou en graisses. De manière intéressante, le microbiote intestinal semblerait également impliqué dans cette régulation hédonique. De futures analyses permettront d’approfondir cette implication.


Bibliographic reference |
Huwart, Sabrina. Implication du microbiote intestinal dans la régulation hédonique de la prise alimentaire : mise au point de marqueurs d’analyse du système de la récompense. Faculté des bioingénieurs, Université catholique de Louvain, 2020. Prom. : Everard, Amandine ; Debier, Cathy. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:25092 |