Développement territorial et migration irrégulière au Maroc. Etude de cas du village de Dcheir (province de Larache) à l'ère du Pacte de Marrakech

Ce mémoire-projet a pris forme dans le cadre d’un stage de fin d’étude à la Fondation Orient- Occident de Rabat, une organisation non-gouvernementale active dans le domaine de l’intégration et l’accompagnement des migrants, demandeurs d’asiles et réfugiés, ainsi que dans le domaine du développement. Notre étude part de l’objectif n°2 du Pacte de Marrakech, signé par 164 chefs d’États en 2018, qui prévoit la lutte « contre les facteurs négatifs et les problèmes structurels qui poussent des personnes à quitter leur pays d’origine ». Dans ce contexte, nous nous interrogeons sur la mesure dans laquelle une approche de développement territorial, et notamment le modèle éducatif de Tostan, peut contribuer à faire évoluer des villages au sein d’une région affectée par l’émigration irrégulière et l’exode rural au Maroc. Nous ancrons initialement notre problématique dans son contexte géopolitique en articulant la question migratoire avec l’enjeu du développement territorial. Nous abordons les conséquences du trafic clandestin du Maroc vers l’Espagne, les engagements internationaux et l’évolution de la politique migratoire du Maroc ainsi que l’amplification de la situation liée à la pandémie du Covid-19. Nous expliquons également l’opportunité pour l’émergence du développement territorial qui résulte de processus de déterritorialisation et de re-territorialisation (par la régionalisation) au Maroc. Ensuite, une partie plus théorique permet de comprendre les différentes approches du développement territorial, les notions et les paradigmes qui s’y rattachent. Enfin, nous abordons l’étude de cas d’un projet de développement territorial à échelle infra-communale que la structure auprès de laquelle nous avons effectué notre stage, a élaboré dans le douar de Dcheir, un village rural dans le nord du Maroc, qui souffre du dépeuplement généré par l’émigration irrégulière et à l’exode rural. Cette étude de cas est associée à une mission de terrain à laquelle nous avons pris part en février 2020. Cette étude nous a permis d’analyser dans quel mesure un projet pilote s’inspirant du modèle éducatif Tostan a pu donner lieu à une expérience originale de développement territorial intégré visant à créer des alternatives à l’émigration et l’exode rural.