Malla, Assaad
[UCL]
Lemaître, Andreia
[UCL]
L’objectif de ce mémoire est de définir et délimiter une économie souterraine carcérale au travers d’une prison Belge de femmes. On sait, par le biais de nombreuses recherches et études, produites notamment par Foucault, Sykes ou Goffman, que le milieu carcéral est constitué d’un ensemble de codes, règles et trafics, qui conduisent à l’instauration de différents processus, visant à faciliter la vie quotidienne des usagers. Si des thèses ultérieures se sont penchées sur le cadre pénal, peu se sont attardées sur les échanges de produits licites qui trouvent place au sein de ces institutions et a fortiori encore moins sur l’univers des détenues, les incluant la plupart du temps dans la masse de données recueillies pour les hommes. Grâce à une double casquette d’agent pénitentiaire et d’étudiant de l’UCLouvain, des observations et des questionnaires ont été soumis sur le terrain, à différents niveaux au sein de l’institution carcérale, des usagers au service psycho-social, en passant par les agents de terrain, dans le but de définir au mieux, les interactions entre les protagonistes, la nature des produits échangés, licites ou non, les monnaies usitées et les moyens et bénéfices engendrés. Une personne indigente et qui n’a plus grand-chose à perdre, est capable de sacrifier ou d’utiliser toutes ses ressources pour obtenir parfois simplement de quoi agrémenter son quotidien, comme un simple paquet de tabac, au travers d’un échange de service, du riz, son propre corps, le recours à la violence… Un cadre hiérarchique, possédant ses propres codes instaure un service d’ordre assimilé implicitement par la population, avec l’accord tacite de la direction institutionnelle. Les résultats obtenus permettent de comprendre que, d’une part, la gestion socio-économique d’une population carcérale féminine lui est propre, qu’un système d’économie souterraine existe et qu’il n’est pas toujours maîtrisé par les agents de terrain ou l’organisation.


Bibliographic reference |
Malla, Assaad. "Analyse de l’économie souterraine et des interactions entre détenues dans une institution pénitentiaire" Cas d’une prison belge pour femmes. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2020. Prom. : Lemaître, Andreia. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:24847 |