Analyse intersectionnelle d’un phénomène : Comment expliquer les discriminations que vivent les migrantes subsahariennes diplômées sur le marché du travail belge ?

De tous temps la migration se présente pour nombre de populations à travers le monde comme un facteur d’épanouissement. La personne du migrant entretient un rêve : celui de réussir son parcours. C’est surtout le cas des migrantes subsahariennes qualifiées que nous avons interrogées dans le cadre de cette étude. Les objectifs de ce travail ont été d’une part de valoriser ladite femme et redorer son image. D'autre part, de faire émerger les méandres du parcours migratoire des femmes d’Afrique noire sur le marché du travail belge. Un marché au sein duquel la discrimination à l’embauche reste encore une réalité. Le caractère ethno stratifié du marché de l’emploi en Belgique représente un véritable défi à l’insertion socioprofessionnelle. Il n’a pas seulement été question de rendre visible les multiples formes de ségrégations auxquelles ces femmes sont confrontées. Mais il s’est également agi de comprendre à travers la grille intersectionnelle, les mécanismes d’oppressions et de dominations sous-jacents. Ceci afin de trouver des stratégies pour les contrer. La théorie du positionnement ou « StandPoint theory » prônée dans les travaux féministes, nous a permis d’explorer les vécus de migrantes à travers les récits de vie. Victimes du phénomène de « déqualification » ou « Brain waste », ces femmes sont pour la plupart, réduites à exercer des métiers difficiles et avilissants ; alors qu’elles possèdent un capital culturel important. Sur base des entretiens menés dans le cadre de notre travail, il en ressort que ces discriminations sont davantage liées à leur origine ethnique. En dépit de ce contexte stigmatisant, ces femmes ont décidé de ne pas baisser les bras. Elles ont abandonné l’image victimaire et se sont positionnées comme agent social, « actrices du changement ».