Bacq, Jean
[UCL]
Thoraval, Fanch
[UCL]
En 1940, l'empire japonais, alors au faîte de sa puissance, entreprend de fêter dignement son 2600ème anniversaire. De nombreuses manifestations sont prévues, certaines impliquent de la musique. Les 7 et 8 décembre, un concert symphonique tout-à-fait particulier rassemble à Tokyo, d'après les dires d'un témoin britannique "presque tout ce que le Japon" compte de musiciens. Un orchestre de 165 à 200 instrumentistes exécute des œuvres spécialement composées par quatre compositeurs européens : Richard Strauss, Ildebrando Pizzetti, Jacques Ibert, Sandor Veress. Un cinquième est pressenti mais sa pièce, quoique délivrée à temps ne sera pas exécutée. Le pouvoir japonais estime en effet La Sinfonia da Requiem de Benjamin Britten quelque peu déplacée. Le concert est une manifestation hautement symbolique, commanditée par le pouvoir, impliquant la participation de gouvernements étrangers, exécutée dans les meilleures conditions possibles. Son examen, ainsi que celui de chansons patriotiques composées dans un style mêlant habilement références natives et harmonisation "occidentale", permet d'envisager toute l'importance du rôle politique que peut jouer la musique, qu'il s'agisse d'un cadre hautement nationaliste ou non.
Bibliographic reference |
Bacq, Jean. Les "huit coins du monde" : musique, mythes et politique dans le Japon impérial : chansons patriotiques et musique symphonique en 1940, 2600ème anniversaire de l'empire. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2020. Prom. : Thoraval, Fanch. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:24039 |