Recueil et signification de facteurs influençant la position de parents wallons vis-à-vis de la deuxième dose du vaccin contre la rougeole

Introduction : La rougeole est une maladie virale très contagieuse, pouvant entrainer de graves complications. Ces dernières années, surtout en 2019, elle ressurgit en Belgique, et plus particulièrement en Wallonie. En effet, dans la Région, la couverture de la première dose du vaccin antirougeoleux atteint 95 %, contre 75 % pour la deuxième dose. Ce qui est insuffisant pour éliminer la rougeole selon l’OMS. Contrairement à la première, la deuxième dose du vaccin n’est pas obligatoire, elle dépend seulement du choix des parents de vacciner ou non leur enfant. Alors, pourquoi certains parents font-ils le choix de vacciner leur enfant et d’autres pas ? Quel sens donnent-ils à ces raisons ? Comment améliorer la couverture vaccinale de la deuxième dose ? Méthode : Cette étude qualitative a utilisé les entretiens semi-directifs afin de questionner des parents wallons quant aux facteurs influençant leur position par rapport à la deuxième du vaccin contre la rougeole à leur enfant et le sens qu’ils donnaient à ces facteurs. L’analyse des entretiens a été inductive et itérative, dans une démarche de thématisation continue. Résultats : Les treize parents ont été interviewés entre le 5 février 2020 et le 12 mars 2020. Nous avons constaté que de nombreuses raisons peuvaient justifier le refus ou l’acceptation de la deuxième dose du vaccin. Les plus fréquentes étaient les croyances sur la rougeole et le vaccin RRO ; la conviction que le vaccin est utile et normal, ou nocif et inutile ; la perception de la balance risques/bénéfices ; l’utilisation des médecines alternatives ; l’expérience personnelle antérieure ; et l’utilisation d’Internet pour s’informer. Cependant, certains facteurs n’ont pas été retrouvés dans les entretiens, comme la religion, le coût de la vaccination, le mode d’administration, les barrières géographiques, etc. Conclusion: Ce préambule nous a donc permis de remarquer que les facteurs conduisant au refus de vacciner se basaient principalement sur de fausses croyances. Tandis que celui qui incitait à vacciner est surtout la perception de la balance risques/bénéfices. Néanmoins, il serait utile de réaliser une étude quantitative pour vérifier ces résultats. Il est donc nécessaire de démystifier les mythes et de revoir les stratégies de communication, afin d’améliorer la couverture vaccinale sur le long terme.