Meka Mbang, Lolita Queen
[UCL]
Lorant, Vincent
[UCL]
Garin, Hélène
[UCL]
Contexte Depuis les années 2010, l’Etat Belge s’attèle à déplacer l’organisation des soins de santé mentale vers la communauté. C’est dans ce contexte que naît le projet Egonet, dont l’un des buts principaux est l’amélioration de la coordination des soins à Bruxelles. Pour y parvenir, le projet vise à fournir aux professionnels un outil de type sociogramme permettant de cartographier le réseau de support social des patients, une ressource importante dans la santé mentale communautaire. L’implémentation de cet outil a commencé en septembre 2019. Une telle démarche est un processus complexe, et il est important de mettre en lumière les facteurs qui sont à même de représenter un frein ou une barrière à son succès. Notre but est d’évaluer le degré d’implémentation de cet outil parmi ses utilisateurs un an après le début du processus. Méthode La méthodologie repose sur un questionnaire qui a été distribué au sein des unités participant au projet. Le matériau quantitatif nous a permis de faire un état des lieux du projet, et d’identifier les facteurs impactant les résultats de l’implémentation de l’outil. Le matériel qualitatif nous a permis de savoir comment les soignants percevaient les efforts et les bénéfices de ce dernier. Résultats L’implémentation n’est pas un franc succès malgré les bénéfices que les soignants peuvent en tirer. Le frein principal à l’implémentation de l’outil est la surcharge de travail qu’il représente. La réalisation du sociogramme se concentre sur un petit nombre des individus (des infirmiers principalement) qui estiment que la réalisation et l’utilisation du sociogramme est trop chronophage, se rajoutant à toutes les autres tâches qu’ils doivent accomplir. Cela a donc comme impact que les efforts (6.7 ± 2.2 sur une échelle de 0 à 10) sont plus élevés que les bénéfices (6.4 ± 1.8 sur une échelle de 0 à 10 ) que les soignants en tirent. Ces derniers étaient disposés à proposer au patient de réaliser leur sociogramme. Nous avons aussi pu constater une résistance de la part des psychologues. Enfin, nous avons découvert que la disposition à réaliser le sociogramme était impactée par l’influence des pairs (F=8.57 ; p= 0.015), ainsi que par l’impression d’avoir été assez formé (F= 7.59 ; p= 0.028). Discussion Pour augmenter les chances du succès de la suite du projet d’implémentation, l’équipe de recherche Egonet devra essayer de diminuer les efforts que la réalisation du sociogramme demande aux soignants. Pour ce faire, les soignants devront avoir l’impression d’avoir été assez formés, et une adaptation de l’outil devra être réalisée. Conclusion Dans la suite du processus d’implémentation, le leadership de proximité aura un rôle central, et une perspective à ce travail est d’évaluer dans quelle mesure le leadership de proximité est crucial dans la suite du processus.


Bibliographic reference |
Meka Mbang, Lolita Queen. L’évaluation de l’implémentation du sociogramme dans le cadre du projet Egonet. Faculté de santé publique, Université catholique de Louvain, 2020. Prom. : Lorant, Vincent ; Garin, Hélène. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:23870 |