Le rapport au travail chez les travailleurs sociaux

Ce mémoire traite de la thématique du rapport au travail chez les travailleurs sociaux. Dans un contexte socio-économique et politique en pleine modification, le rapport que les travailleurs sociaux entretiennent avec le travail et le sens qu’ils lui donnent est remis en question. Les nouvelles exigences sociales, organisationnelles et politiques ont entrainé une métamorphose de la nature du travail social. Les travailleurs sont aujourd’hui partagés entre leurs valeurs humaines et les exigences liées au métier, entre ce qu’ils souhaitent faire, ce qu’ils défendent et ce qu’ils font en réalité. Considérant que le rapport au travail se définit à partir de la satisfaction au travail, à la signification que l’individu donne à son activité, à la place qui lui est accordée et qu’il est influencé par une dimension symbolique, sociale et instrumentale, nous avons tenté de comprendre, en fonction du parcours de vie de chaque travailleur et des transformations du travail social, les dimensions constitutives de leur rapport au travail et ainsi, comprendre la manière dont elles impactent la relation individu-travail. Après des entretiens semi-directifs auprès de dix assistantes sociales et six éducateurs travaillant dans des hôpitaux psychiatriques, les résultats ont montré que, dans un premier temps, le rapport au travail est influencé par la remise en question de l’identité professionnelle. Les finalités et les valeurs du travail sociales ne concordent plus avec celles de l’organisation. Ils ne se sentent plus appartenir aux métiers du social et à leur institution. Dans un second temps, le rapport au travail est également influencé par un sentiment d’injustice via un manque de reconnaissance et via des conditions de travail compliquées, dont la cause est due aux normes politiques instaurées et à la contrainte de rentabilité des organisations.