Résultats oncologiques des cancers colorectaux réséqués par voie de laparoscopie à trocart unique comparé à la laparoscopie classique

Introduction : La « Single Incision Laparoscopic Surgery » (SILS) ou chirurgie laparoscopique à incision unique est une technique chirurgicale récente qui fait partie des procédures de type « Minimal Invasive Surgery » ou chirurgie mini-invasive. Elle présente de nombreux avantages potentiels comme la réduction de la douleur post-opératoire ainsi qu’un meilleur respect de l’intégrité corporelle qui permet de minimiser les cicatrices de l’intervention. Ses désavantages sont liés à sa nouveauté ainsi qu’à la restriction des mouvements et une perte de triangulation des instruments de laparoscopie. La littérature scientifique actuelle comprend encore trop peu d’études à long terme sur les résultats oncologiques. Ce sera précisément l’objet de ce mémoire. Méthodes : Il s’agit d’une étude « cas-témoin » d’approche rétrospective comparant deux cohortes de patients adultes atteints de cancer du côlon ou du rectum opérés au sein de l’Unité de Chirurgie Colorectale des Cliniques Universitaires Saint-Luc. La première cohorte reprend des patients opérés par la technique SILS entre Août 2011 et Février 2015 tandis que ceux de la seconde ont été opérés par voie coelioscopique classique entre Février 2011 et Novembre 2015. Cette étude se base sur la revue des dossiers médicaux des patients concernés. Les données statistiques présentées sont calculées sur base d’une méthode en analyse de survie. Pour les calculs de survie, un log-rank test et une analyse multivariée par risque proportionnels de Cox ont été employés. Résultats : Les deux groupes sont similaires en termes de démographie âge (p=0,89), ASA (p=0,153) et sexe (p=0,83). Toutefois, on retrouve plusieurs différences significatives : au niveau du BMI (p<0,0001), qui est plus important au sein de la cohorte coelioscopie classique, au niveau du stade (p<0,0001) qui est plus avancé au sein de la cohorte coelioscopie classique et, enfin, au niveau du taux de conversion en mini-laparotomie (p=0,0025), qui est plus important au sein de la cohorte SILS. Cependant, malgré ces disparités, les courbes de survie globale (p=0,777) et de survie sans récidive (p=0,773) sont similaires en univariée. Par ailleurs, le nombre total de ganglions extraits (p=0,849), le score Dindo-Clavien >2 (p=0,29), la survenue de complication post-opératoire (p=0,417), d’éventration (p=0,854), de récidive (p=0,354) et de mortalité (p=0,647) sont semblables. Conclusion : La méthode SILS a sa place parmi les procédures chirurgicales adaptées à un contexte oncologique. Cette technique donne des résultats comparables à la laparoscopie classique que ce soit en matière de qualité du curage ganglionnaire, qu’en termes de survie, avec ou sans récidive.