Joly, Margot
[UCL]
Maulet, Nathalie
[UCL]
Leclercq, Alixe
[]
Contexte : Etterbeek est située au sud-est de Bruxelles, la part des ménages avec enfants représente 27,2% de la population comportant en 2015, 1927 enfants âgés de moins de 3 ans. Etterbeek est la commune où le taux de couverture de l’accueil des moins de 3 ans est le plus élevé avec un taux de couverture de 67,3% en 2014 (Institut Bruxellois de statistique et d’Analyse et observatoire de la santé et du social de Bruxelles-capitale, 2016). Cependant, le haut taux de couverture est également dû aux crèches d’entreprise ou d’institution, si on ne considère que les crèches ouvertes à tous dont le tarif est variable selon le revenu des parents, le taux de couverture chute à 23% (IBSA & OSS, 2016). La commune recense 5 milieux d’accueil subventionnés francophones, 2 milieux d’accueil subventionnés néerlandophones, 17 crèches privées et 2 haltes d’accueil. Les familles souhaitant une crèche accessible financièrement, font l’expérience de difficultés pour trouver une place avec de longues listes d’attente. Une utilisation socialement sélective des milieux d’accueil est constatée partout en Europe (Eurydice, 2009). Cela nous amène à la question de recherche : comment améliorer l’accessibilité des établissements d’accueil du jeune enfant aux familles en situation précaire selon les professionnels de crèches subventionnées francophone et de haltes d’accueil d’Etterbeek ? Méthode : Recherche qualitative combinant une analyse de contenu de documents administratifs de 5 milieux d’accueil de la commune et des entretiens semi-directifs avec 5 professionnels de direction de milieux d’accueil et une coordinatrice accueil de l’ONE. Les thématiques de précarité, d’accessibilité et de discrimination ont été explorées pendant les interviews. Résultats : Les résultats montrent les limites de l’accessibilité des milieux d’accueil. La notion de précarité est comprise par l’ensemble des professionnels rencontrés. Cependant, malgré la volonté pour certains milieux d’être ouverts à toutes les situations, notamment les plus précaires, les professionnels disent faire face à un manque criant de places. Ce manque les empêche d’accueillir toutes les familles les sollicitant, les obligeant ainsi à faire un choix. La méthode de choix utilisée ne correspond pas aux recommandations de l’ONE. Elle est influencée par la subjectivité du professionnel selon sa sensibilité à la détresse de la famille, par les besoins du milieu d’accueil en termes d’équilibre budgétaire, ainsi que par une aisance de gestion, privilégiant ou non les temps pleins. Cela peut mener à des discriminations. Les professionnels sont dubitatifs quant aux conséquences de la réforme des milieux d’accueil sur leur pratique, ils attendent plus de places, plus d’effectif, plus de subventions et une reconnaissance de l’accompagnement social effectué.


Bibliographic reference |
Joly, Margot. L’accessibilité des établissements d’accueil de jeunes enfants aux familles en situation précaire à Etterbeek : point de vue des professionnels. Faculté de santé publique, Université catholique de Louvain, 2020. Prom. : Maulet, Nathalie ; Leclercq, Alixe. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:23672 |