Etude du potentiel de deux huiles essentielles dans le cadre de la protection des denrées stockées contre Sitophilus granarius

Après la récolte, les grains doivent être stockés durant une durée plus ou moins longue. Pour limiter les pertes durant ce stockage (5 à 10 % dans les zones tempérées), les silos sont traités à l’aide d’insecticides chimiques. Cependant, la toxicité de ces produits, l’acquisition de résistance ainsi que la prise de conscience des consommateurs mènent à de nouvelles législations et à une diminution du nombre de produits autorisés sur le marché. Au vu de cette situation, il est nécessaire de trouver des alternatives aux traitements insecticides usuellement utilisés. Parmi les pistes explorées, les huiles essentielles représentent un espoir pour la lutte contre les ravageurs. Bien que prometteur, le développement d’insecticides à base d’huiles essentielles doit faire face à différents challenges tels que le coût, la toxicité pour l’homme, la sélectivité, la variabilité de composition, les résidus ainsi que la mise à l’échelle du traitement. Le présent mémoire s’inscrit comme une extension du projet « OILPROTECT ». Il a été réalisé sur une espèce de ravageur primaire cosmopolite, Sitophilus granarius. Au terme des expériences, les deux huiles étudiées ont montré un pouvoir insecticide insuffisant pour une utilisation telles quelles à grande échelle. De nombreuses mises au point doivent encore être réalisées. Bien qu’elles n’agissent pas par fumigation comme certaines huiles, leur évaporation est très rapide exposées à l’air ambiant, ce qui diminue fortement leur rémanence. Il est donc nécessaire de mettre au point une solution insecticide à de plus faibles doses (problème de coût) et avec une plus longue rémanence. Par exemple, une synergie avec une molécule moins chère pourrait largement augmenter l’efficacité des huiles. Dans l’idéal, une formulation qui diminue l’évaporation et augmente la toxicité de contact et d’ingestion devrait être développée. De plus, les deux huiles ont montré un pouvoir répulsif à de faibles concentrations. Cet aspect est à prendre en compte pour la mise au point d’un insecticide étant donné que de telles concentrations pourraient conduire les insectes à fuir la zone traitée et ainsi fuir le contact avec l’huile. After harvesting, the grains must be stored for a longer or shorter period of time. To limit losses during this storage (5-10% in temperate zones), the silos are treated with chemical insecticides. However, the toxicity of these products, the development of resistance as well as consumer awareness are leading to new legislation and a reduction in the number of products allowed on the market. In view of this situation, it is necessary to find alternatives to the insecticide treatments usually used. Among the options explored, essential oils represent a potential source of progress in the fight against pests. Although promising, the development of insecticides based on essential oils must face various challenges such as cost, human toxicity, selectivity, variability of composition, residues as well as the scaling up of the treatment. This thesis is an extension of the "OILPROTECT" project. It was carried out on a cosmopolitan primary pest species, Sitophilus granarius. At the end of the experiments, the two oils studied showed insufficient insecticidal power for large-scale use as such. Many further developments still need to be carried out. Although they do not act by fumigation like some oils, their evaporation is very rapid when placed in the ambient air, which greatly reduces their persistence. It is therefore necessary to develop an insecticide solution at lower doses (cost problem) and with a longer persistence. For example, a synergy with a cheaper molecule could greatly increase the effectiveness of oils. Ideally, a formulation that decreases evaporation and increases contact and ingestion toxicity should be developed. In addition, both oils have shown repellency at low concentrations. This should be considered when developing an insecticide since such concentrations could lead insects to flee the treated area and thus escape contact with the oil.