Les applications mobiles de santé, l'odyssée vers une promotion de santé 3.0?

Contexte : A l’ère de la connectivité, les applications mobiles de santé font désormais partie de la santé numérique. Ces nouvelles technologies soulèvent cependant certaines interrogations (de validité, de protection des données, d’efficacité, de fracture numérique, …). L’objectif de ce mémoire est de comprendre les buts et motivations des utilisateurs, les attentes et les leviers d’utilisation de ce type d’applications mobiles mais également de connaître les raisons de non-utilisation, permettant ainsi d’appréhender la place donnée actuellement aux applications mobiles de santé dans le champ de la promotion de santé. Méthodes : Un questionnaire papier a été élaboré dans le cadre du mémoire et distribué par un effet boule de neige à 188 personnes majeures résidant en Belgique. Le questionnaire comprend 3 volets : des questions générales sur les habitudes de santé, un volet destiné aux utilisateurs d’applications mobiles de santé et un volet destiné au non-utilisateurs. Les résultats furent analysés via le logiciel IBM SPSS®. Résultats : L’échantillon étudié est majoritairement composé de personnes relativement jeunes, ayant un haut niveau de scolarité, une bonne hygiène de vie ainsi qu’un accès aux nouvelles technologies. Les utilisateurs d’applications mobiles de santé (43,6% de l’échantillon) adoptent pour la grande majorité une application de type sportive avec comme objectif principal l’auto-mesure dans un contexte d’activité physique déjà bien présente. Ces utilisateurs gèrent de manière individuelle leur santé et trois-quarts d’entre eux déclarent un changement de comportement de santé via une augmentation de l’activité physique. Les raisons de non-utilisation d’applications mobiles de santé sont cette fois de l’ordre du désintérêt, les non-utilisateurs étant plus enclins à suivre les recommandations de santé de leur médecin traitant. Si une application mobile de santé peut être un vecteur de promotion de la santé, il n’en reste pas moins un outil, et non une finalité : la promotion de santé fait intervenir différents déterminants de santé, tant individuels que communautaires et environnementaux, et ne peut se résumer à la gestion individuelle de sa santé.