Le sexe est une drogue douce… en général : le programme de prévention de la rechute basé sur la pleine conscience peut-il être adapté au trouble hypersexuel ?

Conceptualisée comme un programme de postcure, la Mindfulness était initialement réservée à la prise en charge de la détresse psychologique et souffrance émotionnelle. Peu à peu, elle s’est adaptée à de nombreux domaines et, notamment, à celui des addictions à un substrat ; un programme a dès lors été mis au point pour cela, le programme de « prévention de la rechute basé sur la pleine conscience » (MBRP) .Le parcours de la littérature a permis d’établir certains mécanismes sous-jacents communs chez les hypersexuels, à savoir : un trouble alexithymique, un faible sentiment d’efficacité personnelle, une vulnérabilité au stress et des stratégies de régulation émotionnelle non-adaptées. Vu les facultés de la thérapie de pleine conscience à se centrer sur de telles caractéristiques et les nombreuses similitudes entre les addictions à une substance et les addictions comportementales, il est envisageable que le programme de prévention de la rechute basé sur la pleine conscience soit adapté à la prévention de la rechute des addictions comportementales et, plus précisément, au trouble hypersexuel. L’avantage de ce programme est qu’il se centre essentiellement sur le craving (besoin intense de consommer ou d’avoir recours au comportement), jouant un rôle essentiel dans la rechute, quelque soit l’addiction. Un autre avantage du programme MBRP est la prise en charge en groupe des patients hypersexuels ; cela permettant de (re)créer un lien social chez des individus souvent isolés et est essentiel à la réussite d’un tel défi. Le programme MBRP pourrait également permettre aux hommes d’améliorer la qualité de leurs orgasmes pour en diminuer la quantité et espérer (re)trouver une sexualité saine, c’est-à-dire une sexualité basée sur l’échange dans laquelle la partenaire n’est plus considérée comme un simple objet de décharge pulsionnelle.