L'agroforesterie pour accroître la rentabilité économique en agriculture : étude de cas agrosylvicoles

Dans un milieu en crise où des alternatives sont nécessaires, l’agroforesterie commence à intéresser le milieu agricole. Néanmoins, sa popularité connait plusieurs obstacles. C’est le cas de l’incertitude économique. Si plusieurs études ont déjà porté sur les aspects financiers de l’agroforesterie, il était très rarement question de la totalité des productions. Il s’agissait surtout d’un focus sur la rentabilité des arbres ou l’impact de ces derniers sur la production céréalière. Ce travail se focalise sur la rentabilité économique de l’agroforesterie dite agrosylviculture axée sur la production de bois. Pour ce faire, trois sources d’informations ont été croisées. Premièrement, des agriculteurs testant cette pratique dans leur exploitation ont fait part de leur expérience. Ensuite, sur base de chiffres moyens officiels, un module Excel a été construit pour simuler divers scénarios agroforestiers comprenant dépenses et recettes des arbres comme des cultures. Enfin, la littérature existante sur le sujet en Belgique et ailleurs a aidé à confirmer ou non les affirmations des deux précédentes étapes. Il en est ressorti que les agriculteurs peuvent continuer à avoir une activité rentable en appliquant l’agroforesterie. Néanmoins, ils ne gagneront pas autant qu’avec les pratiques conventionnelles. Cela s’explique car on passe d’une activité directement rémunératrice à une pratique dont une partie non négligeable des bénéfices n’est pas monnayable. Les meilleures conditions de rentabilité de l’agroforesterie s’appliquent quand les soins apportés aux arbres de bois nobles sont rigoureusement suivis et qu’il s’agit d’alignements d’arbres en bordure de champ pouvant arriver au terme de leur cycle de production. Il existe encore de nombreuses autres dispositions à étudier au sein de l’agroforesterie. D’un côté, les arbres peuvent avoir une production fruitière plutôt que de bois d’œuvre et de l’autre les cultures peuvent être remplacées par de l’élevage. Chacune de ces catégories pouvant abriter d’autres espèces, d’autres revenus et d’autres scénarios.