Vanhaeperen, Jean-Benoît
[UCL]
Vincent Legrand
[UCL]
Le départ de jeunes musulmans belges et européens vers le conflit syrien est habituellement expliqué en utilisant le concept de radicalisation, selon lequel l'idéologie jouerait un rôle déterminant. Cependant, l'idéologie n'est pas un facteur suffisant pour expliquer le départ d'individus vers une zone de conflit, et il est impossible de comprendre ce qui fait l'attraction du jihadisme sans prendre en compte le contexte dans lequel il se développe. Dans ce mémoire, nous analysons les contextes syriens et belges. Nous montrons que se sentant exclus de la société, certains jeunes se sont identifiés exclusivement par leur appartenance religieuse. Lors de la révolution syrienne, qu'ils ont interprétée comme une guerre contre les musulmans, ils sont partis défendre leur communauté transnationale: ce sont des Foreign Fighters. Nous montrons également qu'en temps d'incertitude identitaire, certains individus sont à la recherche d'un cadre strict qui leur donne une identité forte et "pure", ce qu'offrent des groupes extrémistes comme l'Etat islamique. Enfin, en plus d'un sentiment d'appartenance, chaque individu a besoin d'un sens à sa vie, d'une cause à défendre. Alors que notre société a du mal à offrir un projet de vie à certains jeunes, l'Etat islamique leur a proposé de se battre pour une cause glorieuse.


Bibliographic reference |
Vanhaeperen, Jean-Benoît. "Radicalisation", ou comment expliquer le départ de 600 jihadistes belges vers la Syrie depuis 2012. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Vincent Legrand. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:22001 |