Étude des liens entre les capacités d’inhibition, les pensées répétitives et la symptomatologie anxio-dépressive chez les jeunes adultes

Le jeune âge adulte serait la période la plus à risque pour l’émergence de troubles psychologiques tels que les troubles anxieux et dépressifs (Castadena et al., 2008). La littérature désigne deux processus sous-jacents comme étant acteurs dans l’apparition et le maintien de la symptomatologie anxio-dépressive ; les fonctions exécutives et les pensées répétitives (Nolen-Hoeksema, 2000). Les pensées répétitives sont un processus mental automatique présent chez toutes les personnes. Elles sont de nature multidimensionnelle, car trois modes des pensées répétitives sont à distinguer : le mode abstrait-analytique dont les conséquences sont négatives, il est considéré comme inadapté. Au contraire, le mode concret-expérientiel est considéré comme étant plus constructif dont les conséquences sont positives (Watkins, 2008). Le mode créatif-dendritique quant à lui, s’apparente au mode concret (Phillipot et al., 2019). En effet, de nombreuses études ont démontré que la dépression et l’anxiété sont fortement et positivement liées au mode de pensée abstraite-analytique et négativement réattribuées au mode de pensée concret-expérientiel. (Vassilopoulos et Watkins, 2009 ; Douilliez et Philippot, 2012). Ces deux modes semblent refléter un processus transdiagnostique (Phillipot et al., 2019). En ce qui concerne les fonctions exécutives, il a été documenté que les personnes dépressives et anxieuses présentent un déficit chronique de ces fonctions (Hassel-Balch et al., 2011), plus particulièrement l’inhibition (Joormann et Gotlib, 2010). L’inhibition s’apparente à la capacité de neutraliser la production d’une réponse dominante, automatique (Miyake et al., 2000). L’étude menée au sein de ce mémoire avait pour objectif d’investiguer les liens entre les capacités d’inhibition dans un contexte neutre et verbal, le mode de pensée répétitive et le niveau de symptomatologie anxio-dépressive chez de jeunes adultes. Notre échantillon se composait de 60 jeunes adultes universitaires ne souffrant pas de trouble clinique. Les résultats obtenus révèlent que les liens entre nos différentes variables ont pu être solidement établis dans cette population. Toutefois, notre modèle de médiation n’a pu être totalement vérifié. Nos résultats sont discutés dans notre étude et des pistes sont proposées.