Fontaine, Antoine
[UCL]
Pence, Charles H.
[UCL]
Letesson, Quentin
[UCL]
Cet essai en cinq chapitres doit être abordé comme un exemple d’un effort philosophique intra-archéologique. Là où l’habitude de la théorie de l’archéologie entend aborder l’ensemble de la pratique, dans des mouvements de refondations globaux caractérisés par des discours descriptifs et prescriptifs, ce travail préfère problématiser une donnée spécifique à cette science, celle de la « passéité » des objets. Cet objectif est décrit dans le premier chapitre. Le deuxième chapitre répond à une tentative d’équilibrer une relation entre un sujet et un objet. Pour ce faire, y sont exposées deux thèses du tournant ontologique français. La première, empruntée à Latour, montre en quoi des non-humains peuvent être des étants possédant une forme d’agentivité ; la seconde, due à Lemonnier, illustre cette agentivité par un cas extrême, où des objets apparaissent comme des avatars nécessaires à la mise en place de relations sociales particulières. À partir de ces acquis, le troisième chapitre développe la possibilité de décrire l’objet archéologique comme le résultat potentiel d’un processus. À cet effet, la théorie de Gell de la dissémination de l’œuvre complet d’un artiste apparaît d’un secours appréciable. Il convient seulement de montrer en quoi l’objet archéologique peut répondre d’une telle dynamique. Le quatrième chapitre profite de contourner la condition impliquée par la théorie de Gell d’une durée continue pour exposer une théorie du temps concentrée sur l’instant. Commise par Bachelard, cette théorie est aussi marquée par un assujettissement de la continuité de la durée aux humains. Dans mon articulation finale, ce pouvoir sera accordé à l’archéologue. Celle-ci justement prend la forme d’une relation d’émergence. Décrite comme épistémologique, cette dernière assemble les pouvoirs du sujet bachelardien avec la potentialité processuelle gellienne en une base sur laquelle émerge la « passéité », qui apparaît comme un élément épistémique permettant de décrire l’archéologie comme la science qui étudie le présent des objets du passé.


Bibliographic reference |
Fontaine, Antoine. Le temps d'y penser. Essai en faveur d'une philosophie du passé en Archéologie.. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Pence, Charles H. ; Letesson, Quentin. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:21656 |