Taildeman, Elisabeth
[UCL]
Engel, Vincent
[UCL]
Depuis la nuit des temps, les hommes ont eu recours à la fiction pour raconter ce qui constituait leur vie. La fiction permet de nous souvenir du passé, d’exprimer le présent et d’envisager le futur. La soif de fiction des hommes tient de l’incompréhensible et angoissant réel que le récit peut tenter de dépasser. Partant de ce postulat ont été envisagés les objets de la filmographie de Christopher Nolan tirés d’une œuvre littéraire. Le présent mémoire entend répondre à la problématique suivante : en quoi les œuvres The Prestige de Christopher Priest et Memento mori de Jonathan Nolan et leurs adaptations cinématographiques par Christopher Nolan mettent en avant l’échappatoire que peut constituer la fiction face à l’insuffisance du réel ? Les œuvres littéraires abordent des thèmes et des questions similaires aux préoccupations nolaniennes. De fait, chaque personnage principal est animé d’un traumatisme résultant d’une perte, et subit une dissociation identitaire qui l’amènera à envisager la fiction, l’illusion, la manipulation et le mensonge, comme moyens de fuir un réel angoissant. Le dédoublement des sujets s’accompagne du dédoublement des événements, provoqué par un réel unique qui nous frustre. Cette frustration fait émerger en nous un désir de création d’un réel autre, un réel qui ne nous échappe plus et qui est conforme à nos attentes, la fiction. Le récit fictionnel rend en effet possible le dépassement du réel par l’imagination et la transmission d’un réel plus acceptable.


Bibliographic reference |
Taildeman, Elisabeth. La fiction, une échappatoire au réel ? Étude comparative des œuvres littéraires Memento mori et The Prestige et de leurs adaptations cinématographiques par Christopher Nolan. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Engel, Vincent. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:21587 |