La politique de défense de la Belgique au sein des relations euro-américaines depuis 1999.

Grâce à l’évolution de la PESC et de sa PSDC, l’UE obtient une place importante aux côtés de l’OTAN en matière de défense et de sécurité. Une complémentarité nait entre les deux instances car l’UE a su mettre sur pied des moyens d’intervention militaire qui sont déployés lors de crises. A côté des moyens militaires, sont aussi déployés des moyens civils (organisation des élections, prise en charge de l’administration nationale) qui sont de plus en plus reconnus et réquisitionnés en cas de conflit. La singularité de l’UE repose en somme sur ces moyens civils, car là où l’OTAN s’arrête à l’intervention militaire, l’UE va plus loin en essayant de convaincre les Etats dans lesquels elle se rend d’adopter les valeurs démocratiques (Etat de droit, droits de l’homme, vie digne). Par ailleurs, l’UE a su dépasser le paradoxe qui sépare la coordination des Etats-membres de la formation d’une armée selon les principes westphaliens. En effet, ce n’est pas une armée européenne en soit qui est créée mais plutôt une union des forces militaires afin de garantir une sécurité aussi bien aux Etats-membres de l’UE que les Etats n’en faisant pas partie. Concrètement, depuis la mission en Bosnie-Herzégovine en 2003, l’UE est reconnue comme étant capable de déployer une force d’intervention rapide ainsi que de conduire des opérations militaires. La PSDC ne s’est pas élaborée en un jour, et c’est avec l’aide de plusieurs ministres belges à savoir, Louis Michel, Guy Verhofstadt, André Flahaut et Pieter De Crem, que la Belgique a pris une place importante au sein des négociations et des prises de décision en rapport avec la défense et la sécurité. Etant donné qu’elle accueille sur son territoire le pouvoir exécutif des institutions européennes ainsi que les quartiers généraux de l’OTAN et qu’elle fait partie des premiers Etats signataires à avoir voulu créer ces instances européenne et transatlantique, la Belgique apparait comme un acteur important et non négligeable. Par ailleurs, Bruxelles apparaitra toujours comme étant garante aussi bien des intérêts de l’Alliance atlantique que ceux de l’UE, surtout en matière de défense commune.