Les textiles religieux au quotidien : trois siècles d'utilisation : recyclages, remplois, transformations, réparations et restaurations dans les diocèses de Namur et Tournai

Le vestiaire liturgique comme costume distinctif ecclésiastique s'est élaboré lentement. Il comprend différentes pièces auxquelles le concile de Trente et les liturgistes prêtent une attention croissante. Ils en définissent les formes et usages spécifiques dans les cérémonies très ritualisées et leur attribuent une valeur symbolique. Luxe, faste et décorum: les textiles religieux sont au coeur des moyens visuels utilisés par l'Église pour atteindre ses objectifs d'uniformisation et d'universalisation, tout en s'affichant comme une classe sociale distincte.La chape, la chasuble et la dalmatique sont les pièces les plus riches et s'approchent au plus près du Sacré. Elles répondent à des normes précises et sont bénites. Cette bénédiction a un impact sur le vestiaire ecclésiastique, sa constitution, son entretien. La valeur des matériaux entraîne une utilisation jusqu'à usure totale et la réutilisation d'autres pièces textiles même profanes est une pratique courante. Les enjeux de la sacralisation sont étudiés en mettant en perspective les pièces observées sur le terrain, les traités liturgiques et les cérémoniaires ainsi que les sources d'archives. Le travail se base sur un corpus de onze dossiers abondamment illustrés, présentant une palette temporelle allant du XVe au XVIIIe siècle des diocèses actuels de Namur et Tournai.