Chevalier, Céline
[UCL]
Bragard, Véronique
[UCL]
(eng)
Literature is too frequently reduced to entertainment when it has an amazing potential for political analysis. The present dissertation examines Généalogie d’une banalité, the first novel of Sinzo Aanza, a Congolese author gives a voice to the people that are forgotten by globalisation. The dissertation focusses on the political dimension of the book. Indeed, Aanza uses lexis, style, structure and content to convey political statements. Généalogie d’une banalité is set in the Bronx, a slum of a Congolese mining city called Lubumbashi. The Bronx is situated in a region that has a soil full of valuable minerals, yet its population is very poor. One day, the inhabitants of the Bronx decide to dig under their houses in the hope of finding minerals and becoming rich. But their project does not go as planned and the neighbourhood collapses inside the tunnels of the mine. The story of the Bronx’s mining project is told by four narrators whose voices form a polyphonic maze. Their narration is read on the national radio during a one-day radio show that functions as a frame narrative. The present dissertation discussed how Aanza’s novel is the product of the Congo’s political situation. Chapter 1 explains how the Bronx mining project is a consequence of Lubumbashi’s history and to that of a company, the Gécamines. Chapter 2 reveals how exploitation is pervasive in the text, both in Aanza’s metaphor and as a mimicry of colonial times and of the current Congolese State. Chapter 3 discusses how Aanza brings to light the invisible violence that plagues the Bronx. The inhabitants of the Bronx suffer from the long lasting consequences of colonialism and of Mobutu’s dictatorship. Chapter 4 is interested in Aanza’s use of the grotesque and its political implications. The grotesque can be read as a response to Congo’s situation that is full of absurdities, horrors and exaggerations. It also vehiculates a certain vision of the body as not clearly separated from the world, which is very present in the Bronx. Chapter 5 analyses the radio show as a means to bring orality in the novel, giving it an very African aesthetic, and as a grotesque parody of the Congolese official speech. Chapter 6 looks at Généalogie d’une banalité as an example of minor literature, as defined by Deleuze and Guattari. But also as the literature of miners, of people that are neglected by globalisation and yet, pay its price.
(fre)
La littérature est trop souvent considérée comme un divertissement malgré son incroyable potentiel pour l’analyse politique. Ce mémoire étudie le premier roman de Sinzo Aanza, Généalogie d’une banalité, dans lequel l’auteur congolais donne la parole aux personnes oubliées par la mondialisation. Le mémoire cible la dimension politique du livre. Aanza se sert du lexique, du style, de la structure et du contenu pour faire passer des messages politiques. Généalogie d’une banalité a pour décor le Bronx, un bidonville d’une cité minière nommée Lumbumbashi. Le Bronx est situé dans une région riche en ressources minérales mais sa population est très pauvre. Un jour, les habitants du Bronx décident de creuser sous leur maison dans l’espoir de trouver des minéraux et de devenir riches. Leur projet ne se déroule pas comme prévu et le quartier s’effondre dans les tunnels de la mine. L’histoire du projet minier du Bronx est relatée par quatre narrateurs dont les voix forment un labyrinthe polyphonique. Leur narration est lue à la radio nationale lors d’une émission radiophonique durant une journée et servant de cadre narratif. Ce mémoire interroge en quoi le roman d’Aanza est le produit de la situation politique du Congo. Le Chapitre 1 explique en quoi le projet minier du Bronx est une conséquence de l’histoire de Lubumbashi et d’une entreprise, les Gécamines. Le Chapitre 2 dévoile à quel point l’exploitation est omniprésente dans le texte, à la fois dans les métaphores d’Aanza et dans le mimétisme de l’époque coloniale et de l’état congolais actuel. Le Chapitre 3 démontre comment Aanza met en lumière la violence invisible qui empoisonne le Bronx. Les habitants du Bronx souffrent des conséquences durables du colonialisme et de la dictature de Mobutu. Le Chapitre 4 s’intéresse à l’utilisation du grotesque faite par Aanza et ses implications politiques. Le grotesque peut être lu comme une un miroir de la situation du Congo qui est pleine d’absurdités, d’horreurs et d’exagérations. Le grotesque véhicule également une vision du corps comme n’était pas distinctement séparé du monde, une image très présente dans le Bronx. Le Chapitre 5 analyse l’émission radiophonique comme un moyen de ramener de l’oralité dans le roman tout en lui donnant une esthétique Africaine et comme une parodie grotesque du discours officiel congolais. Le Chapitre 6 considère Généalogie d’une banalité comme un exemple de littérature mineure, selon la définition du Deleuze et Guattari, mais également comme la littérature des mineurs, les personnes qui sont négligées par la mondialisation et qui pourtant, en paient le prix.


Bibliographic reference |
Chevalier, Céline. Genealogies of a Miner’s Literature : The Political in Sinzo Aanza’s Généalogie d’une banalité. Faculté de philosophie, arts et lettres, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Bragard, Véronique. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:19951 |