Gérard, Lorie
[UCL]
Cornette, Pascale
[UCL]
Contenu: Le vieillissement de la population belge engendre une hausse de la fréquentation des personnes âgées dans les services gériatriques hospitaliers. Or, les effets délétères de l’hospitalisation sont bien connus. Le développement d’escarre, d’incontinence, de troubles confusionnels ou encore de déclin fonctionnel sont souvent pointés du doigt. La période qui suit l’hospitalisation constitue une étape cruciale dans le parcours du patient ; des évènements indésirables peuvent effectivement survenir et conduire à la réhospitalisation ; un système répétitif s’installe alors. En raison de la fréquence élevée de ces hospitalisations, de la perte d’autonomie et de qualité de vie qu’elles peuvent engendrer ainsi que du coût qu’elles peuvent générer, se pencher sur leur réduction constitue un enjeu majeur en terme de santé publique. Au sein de la population gériatrique, composées de patients fragilisés et d’autant plus à risque de réhospitalisation, un rapport pluridisciplinaire multidimensionnel contenant un plan de soins individuel est élaboré en fin d’hospitalisation. Son objectif est d’optimaliser la continuité des soins en reprenant toutes les recommandations médicales et fonctionnelles à suivre, et d’éviter ainsi les (ré)admissions inutiles. Ces différents constats nous ont amenés à nous poser une question charnière, que nous tenterons d’éclaircir dans ce mémoire : « Comment le plan de soins rédigé à la sortie d’hospitalisation prend-il en compte le risque de réhospitalisation ? » Pour tenter de répondre à cette question, nous aborderons diverses données théoriques en lien avec notre thématique de recherche dans un premier volet. Nous analyserons ensuite les dossiers des patients hospitalisés et réhospitalisés au sein des deux unités gériatriques aigues des Cliniques universitaires Saint-Luc dans le second volet pratique. Méthode : Nous avons réalisé une étude rétrospective des facteurs prédictifs de réhospitalisation non-programmée à 6 mois des patients admis dans le service de gériatrie aux CUSL. Notre étude a étudié des variables concernant les patients admis entre le 1er août 2018 et le 31 octobre 2018 dans les deux unités d’hospitalisation de gériatrie. Les données issues de cette étude proviennent des dossiers médicaux informatisés des patients. Les prédicteurs potentiels illustraient des caractéristiques socio-démographiques, des caractéristiques fonctionnelles et médicales ou encore des caractéristiques relatives au plan de soins individuel rédigé en fin d'hospitalisation. Nous avons cherché à associer chacune de nos variables au risque d'être réhospitalisé. Résultats : Dans notre étude, le taux de réhospitalisation non-programée à 1 mois est de 9.4%, à 3 mois de 19.6% et à 6 mois de 25.9%. Deux facteurs prédictifs de réhospitalisation non-programmée à 6 mois ont été mis en évidence : - Les patients ayant déjà été hospitalisés dans les 6 derniers mois précédant l’hospitalisation initiale auront plus de probabilité d’être réhospitalisés. - Plus le patient récupère de l’autonomie (devient moins dépendant) en terme d’AVJ au cours de son hospitalisation index, plus il aura une probabilité élevée d’être réhospitalisé. Aucun élément relatif au plan de soins n'est ressorti comme prédicteur de réhospitalisation dans notre étude. Cependant, nous avons quand même observé que la qualité du contenu du plan de soins rédigé à la sortie d’hospitalisation était encore à améliorer. Que ce soit pour la surveillance médicale ou fonctionnelle, trop d'éléments attendus dans le plan de soins, étaient inexistants.


Bibliographic reference |
Gérard, Lorie. Etude rétrospective des facteurs prédictifs de réhospitalisation des patients admis dans les unités de gériatrie aux CUSL : comment le plan de soin individuel rédigé à la sortie d’hospitalisation prend-il en compte le risque de réhospitalisation ?. Faculté de santé publique, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Cornette, Pascale. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:19923 |