Analyse du rôle des milieux scolaires dans la problématique de la maltraitance intrafamiliale : analyse qualitative

RESUME Introduction : Au sein de l’Union européenne, au moins 850 enfants de moins de 15 ans décèdent chaque année suite à de mauvais traitements. La maltraitance peut avoir de nombreuses conséquences sur le développement psychique, social et moteur de l’enfant. Ce fardeau contribue de façon substantielle à la mortalité et à la morbidité. Les conséquences engendrées sont non-négligeables et durables sur la santé mentale, l’abus de drogues et d’alcool, les comportements sexuels à risque, l’obésité ainsi que les comportements criminels. Le milieu scolaire, qui est un passage obligatoire dans la vie de tout individu possède une place d’exception dans cette problématique. Les professionnels des milieux scolaires de l’enseignement primaire vivent quotidiennement avec les enfants et représentent dès lors des acteurs de première ligne dans la détection et la prise en charge de la maltraitance. Question de recherche : Ce constat nous a amenés à nous mettre en recherche sur ce domaine particulier : « Comment les milieux scolaires peuvent-ils appréhender la problématique de la maltraitance infantile intrafamiliale ? » Nous avons interviewé différents professionnels pour tenter de répondre à cette question. Méthodes : Il s’agit d’une méthode de type qualitative dans laquelle nous avons passé des entretiens individuels semi-directifs. Afin de répondre à notre question de recherche, nous avons interviewé des professionnels en lien avec les milieux scolaires. Les acteurs sont de première et de deuxième ligne (enseignants et agents des centres PMS PSE). Résultats et discussion : Les résultats ont fait apparaître à travers les réalités de terrain des professionnels, le manque d’outil de détection et de gestion ainsi qu’un manque de formation. Ils ont mis également en évidence plusieurs freins emppêchant des actions opportunes. Des facteurs de risque et des facteurs protecteurs ont été abordés. De nombreuses pistes d’amélioration ont été relevées, envoyant le message fort d’un enjeu sociétal essentiel. Conclusion : L’investissement dans le capital humain en milieu scolaire primaire où la co-éducation devient centrale, constitue un plaidoyer manifeste contre le laxisme et l’indifférence face aux faits de maltraitance dont de nombreux enfants sont malheureusement des victimes vulnérables.