Fleurent, Laura
[UCL]
Robert, Pierre-Olivier
[UCL]
Contenu : Mon mémoire se penche sur l’utilisation des services de pédopsychiatrie comme solution de placement pour des enfants victimes de maltraitance en Fédération Wallonie- Bruxelles. Il comporte deux parties. Tout d’abord, identifier les mécanismes explicatifs qui mènent à ces placements. Ensuite, comprendre le ressenti de ces enfants afin de savoir si les services de pédopsychiatrie sont à même de répondre à leurs besoins. Méthodes : La maltraitance est un sujet sensible et complexe, se rapportant au vécu émotionnel de la personne. C’est pourquoi, le choix d’une recherche qualitatives basée sur des entretiens semi-dirigés semble justifié. L’observation d’enfants se trouvant dans une situation de maltraitance pose une question éthique en raison de l’âge de l’enfant et des répercussions émotionnelles que l’entretien peut avoir sur lui. Il aurait été compliqué, d’un point de vue éthique, de s’immiscer dans leurs expériences. Cependant, voulant mettre l’accent sur l’expérience du jeune, l’étude se penche sur l’expérience de personnes majeures passées par des services de santé mentale dans l’enfance et ayant vécu une situation de maltraitance. Pour finir, l’étude a été complétée par des entretiens avec des professionnels afin de confronter les différentes révélations faites par les jeunes sortis du système. Sur base de la retranscription intégrale des entretiens, une analyse thématique suivi d’une analyse catégorielle a été réalisée par l’émergence d’extraits de texte. Résultats : Le manque de coordination et la fragmentation de la prise en charge entre la sphère sociale, médicale et juridique font de cette pratique une mal façon où les besoins de l’enfant et son Empowerment ne semblent pas pris en considération. Au travers du regard des bénéficiaires, la vie en institution peut être l’origine d’une certaine forme de maltraitance institutionnelle. Même si le suivi psychologique est une nécessité à la suite de faits de maltraitance, celui ne justifie pas pour autant un placement en institution de soins. Enfin, la vie institutionnelle, la durée de la séparation avec la société et l’étiquette que l’enfant doit porter influencent sa capacité de réinsertion. Le déficit en la matière a été mis en évidence dans la totalité des entretiens réalisés. D’autant que la sortie de l’institution marque l’arrêt de tous les accompagnements, quels qu’ils soient. Conclusion : La vie institutionnelle et la maltraitance ont toutes deux des conséquences sur la vie de l’enfant, conséquences qui se prolongent à l’âge adulte et qui sont liées au déficit de prise en charge ou au moins à la qualité de celle-ci.


Bibliographic reference |
Fleurent, Laura. La déjudiciarisation de l'Aide à la jeunesse en opposition à sa médicalisation : la médicalisation et la déjudiciarisation de l'Aide à la jeunesse sont-elles au service des besoins de l'enfant?. Faculté de santé publique, Université catholique de Louvain, 2019. Prom. : Robert, Pierre-Olivier. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:19886 |